Au premier janvier 2009, leur nombre global était de 31,9 millions, dont 11,9 millions provenaient d’un autre pays membre de l’UE, 7,2 millions d’autres pays européens, 4,9 millions d’Afrique, 4,0 millions d’Asie et 3,3 millions du continent américain, selon la dernière publication d’Eurostat, datée du mardi 7 septembre 2010 (communiqué en français, rapport entier en anglais).
Les Turcs représentent le plus grand groupe de ressortissants étrangers dans les pays membres de l’UE ; ils étaient 2,4 millions, soit 7,5% du nombre total des étrangers dans l’UE, suivis des Roumains (2,0 millions, soit environ 6%). A noter que sont comptabilisées seulement les personnes habitant dans un pays membre dont ils n’ont pas la nationalité. Les binationaux ne sont évidement pas considérés comme étrangers.
C’est ainsi que les Marocains arrivent en troisième position, avec 1,8 millions qui résident en Europe sans avoir la nationalité de leur pays de résidence. A savoir aussi que dans tous les pays de l’UE combinés, environ 5,5 millions de personnes ont été naturalisés entre 2001 et 2009. Il en résulte qu’aujourd’hui, le nombre de nationaux nés à l’étranger dépasse le nombre de non-nationaux dans la plupart des pays européens – même si les statistiques sont plus difficiles à vérifier.
Autre critère relevé par Eurostat : l’âge des ressortissants étrangers. La médiane de l’âge de la population globale est de 40,6 ans, c'est-à-dire que la moitié de la population est âgée de 40,6 ans ou plus. Les ressortissants étrangers ont une médiane d’âge inférieure de 6 ans à cela – la moitié a 34,3 ans ou moins. Et parmi eux, les ressortissants de pays non-européens sont en moyenne les plus jeunes.
A la lumière de ces statistiques, quelques questions s’imposent. Deux tiers des étrangers dans les pays de l’UE sont eux-mêmes Européens. Pourquoi malgré cela, dans les discours politiques sur les étrangers, l’image de l’Arabe ou du Subsaharien surgit-elle autant ? Pourquoi, dans cette Europe qui vieillit, l’étranger n’est-il pas associé à ce qu’il est (aussi), à savoir quelqu’un qui rajeunit la population ?
Plus généralement, si seulement 6,4% des habitants de l’UE ne résident pas dans le pays dont ils ont la citoyenneté, pourquoi accorde-t-on autant d’importance à l’immigration, pourquoi a-t-on aussi peur des étrangers ?
Les statistiques ne pourront malheureusement pas répondre à ces questions.