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Grand Angle

Assassinat de Charles Ndour : Le CNDH joue au sapeur-pompier à Dakar

L’assassinat de Charles Ndour, le 30 août à Tanger, a contraint le royaume à dépêcher, du 6 au 9 septembre au Sénégal, une délégation du CNDH conduite par Driss El Yazami.

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Driss El Yazami, président du CNDH / DR
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A Dakar, quatre membres du CNDH ont eu des entretiens avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice, le secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais installés à l’étranger et le Comité local des droits de l’Homme (CSDH). Bien entendu, le meurtre de Ndour était au cœur des discussions. A la veille de ce voyage, le CNDH avait réussi à intercéder en faveur de six Subsahariens qui faisaient l’objet d’un ordre d’expulsion émis par le ministère de l’Intérieur.

Rassurer

Au cours de ces multiples rencontres avec les responsables gouvernementaux, la délégation du CNDH a tenu à déplorer le meurtre de Charles Ndour, tout en insistant sur l’engagement des autorités de Rabat à punir les auteurs présumés du crime. Au terme de ce déplacement d’urgence, le CNDH et le CSDH ont publié un communiqué dans lequel les deux parties «saluent et encouragent les efforts à mener pour que la lumière soit faite et les responsabilités déterminées dans la mort de Charles Alphonse Ndour» et «conviennent d’unir leurs efforts pour le renforcement du respect des droits humains dans leurs pays respectifs ».

Les deux organismes officiels ont rappelé, également, «l’importance de la mise en œuvre effective de la nouvelle politique migratoire du Royaume du Maroc, adoptée en septembre 2013, conformément aux normes internationales des droits de l’Homme».

Il est clair que du côté de Dakar, l’heure est à la modération. Preuve en est, les déclarations du Secrétaire d’Etat aux Sénégalais installés à l’étranger à une radio locale, affirmant que «nous ne sommes pas seuls dans la douleur, le peuple marocain souffre autant que nous. Cette question (l’assassinat de Charles Ndour) préoccupe les autorités marocaines». Sauf coup de théâtre, tout indique que cette affaire n’aura aucune incidence sur la qualité des relations entre les deux pays.

Un sit-in demain à Rabat

Onze jours après le drame, certaines ONG marocaines comptent tenir, un sit-in le jeudi 11 septembre à 18 heures à Rabat devant le parlement. L’appel, signé notamment par l’AMDH et ATTAC-Maroc, dénonce les «graves crimes racistes commis contre des subsahariens à Tanger» et invite l’Etat marocain à «assumer ses responsabilités de garantir la protection l’intégrité physique, la protection personnelle et le droit sacré à la vie des migrants».

Par ailleurs, selon un bilan de l’association ATTAC, en 2014, pourtant année du lancement de la campagne de régularisation des sans-papiers, le Maroc a enregistré la mort de six migrants -tous Subsahariens-, suite à des agressions racistes ou à des interventions policières.

Le sit-in de demain devrait être suivi par l’organisation d’une caravane à Tanger. Une initiative de plusieurs ONG nationales, européennes et africaines.

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