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Grand Angle

Maroc : Des amazighs appellent à la dissolution du PJD et la saisie de ses biens

Tendues, les relations entre le PJD et la majorité des associations amazighes. Les désaccords sont multiples au point que des militants amazighs appellent à la dissolution du parti de la Lampe.

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Le PJD est-il un parti islamiste ? La question revient sur le devant la scène politique nationale. Des militants amazighs estiment que la Lampe est bel et bien une formation islamiste, du coup ils appellent à sa dissolution et à saisir ses biens au profit d’œuvres caritatives. C’est l’objectif affiché par les promoteurs d’une pétition qui vient juste d’être lancée sur le net.

La création du PJD contraire à l’article 7 de la constitution ?

La nouvelle offensive amazighe contre les frères de Abdelilah Benkirane s’appuie, cette fois, sur l’article 7 de la loi fondamentale du 1er juillet 2011. Celui-ci fixe, en effet, le cadre dans lequel toutes les enseignes partisanes doivent se soumettre : «Les partis politiques ne peuvent être fondés sur une base religieuse, linguistique, ethnique ou régionale, ou d’une manière générale, sur toute base discriminatoire ou contraire aux Droits de l’Homme».

La pétition demande, également, de poursuivre en justice les responsables du PJD pour leurs «positions offensante vis à vis des amazighs» et se prononce pour une interdiction totale des partis islamistes au Maroc. Officiellement, ils sont au nombre de deux : le PJD et le PRV (parti de la renaissance et la vertu) de Mohamed Khalidi, le réceptacle des salafistes. Il existait une troisième enseigne : Al Badil Al Hadari, dissoute en 2008 sur une décision de l’ancien premier ministre, Abbas El Fassi, prise dans le sillage de l’affaire du réseau du belgo-marocain Abdelkader Belliraj.

Benkirane en 2013 : «Nous ne sommes pas un parti islamiste»

C’est l’ancien secrétaire général Saâdeddine El Otmani qui a le premier déclaré publiquement que sa formation au référentiel islamiste se situe au centre. C’était à la veille des élections de 2007. Une position dénoncée en son temps par son successeur et quelques membres de l’aile radicale à la Lampe et au MUR.

En octobre 2010, parfaitement à l'aise dans ses nouveaux habits de chef du gouvernement, Benkirane martelait dans un entretien accordé au quotidien saoudien Achark Al Awsat que «nous ne nous considérons pas comme un parti islamiste mais de référentiel islamiste. Aujourd’hui, il est inconcevable voire même illogique d’avancer que nous sommes une formation islamiste et que d’autres formations ne le sont pas alors que la nouvelle constitution du Maroc insiste sur le fait que l’Islam est la religion de l’Etat». Et de conclure que «nous sommes un parti politique au même titre que les autres».

En 2008, la justice marocaine a dissout le parti démocratique amazigh marocain, arguant qu'il est créé sur une base ethnico-linguistique.

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