Il y a juste environ deux heures, le tribunal de première instance de Tanger a condamné, Wafaâ Charaf à un an de prison de ferme et à 50 mille dirhams d’amende pour «allégations mensongères de torture». La même cour a acquitté, Aboubaker Khamlichi, poursuivi, dans le cadre du même dossier. Il était poursuivi pour avoir organisé, fin juillet, un sit-in de protestation devant la préfecture de police de la ville du Détroit contre l’arrestation de sa camarade.
Une française refoulée de Laâyoune, arrêtée à Tanger
L’audience qui a commencé, lundi après-midi, a connu un fort déploiement de forces de sûreté à cause notamment de la présence d’observateurs internationaux, en provenance de France et d'Espagne. Parmi ces derniers, on retrouvait Michèle Decaster, la présidente de l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique (AFASPA). Refoulée, la semaine dernière de l’aéroport de Laâyoune, elle a finalement rebondi à Tanger.
Mais ses tentatives pour assister au procès de Wafaâ Charaf se sont révélées vaines. La police l’a arrêté pendant quelques heures avant de la libérer mais sans l’autoriser à entrer au tribunal. Par ailleurs, la jeunesse de l’AMDH et celle de la Voie démocratique ont organisé un sit-in devant le tribunal.
Une sentence relativement clémente par rapport à celle d’Oussama Hasni
Ce verdict clos la première phase du procès de la militante du mouvement du 20 Février et du parti de la Voie démocratique (extrême gauche). La défense compte interjeter appel contre la décision de la justice.
Comme nous l’avions annoncé dans un précédent papier, la mobilisation internationale en faveur de Wafaâ Charaf a été déterminante dans la relative clémence du verdict prononcé à son encontre. Un soutien qui a, cruellement, manqué à Oussama Hasni. Ce qui explique pourquoi le jeune casablancais a écopé, pour la même accusation, de trois ans de prison et 100 mille dirhams d’amende.