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Grand Angle

Maroc : Une deuxième militante du Mouvement du 20 Février arrêtée pour allégations « mensongères » de torture

Depuis la publication du rapport d’Amnesty international sur la torture mettant en cause le Maroc, le gouvernement a décidé de réagir en soumettant les allégations à des enquêtes. Mais celles-ci se finissent jusqu’à présent par l’arrestation des initiateurs des plaintes pour «dénonciation calomnieuse».  Et parmi les victimes on retrouve deux  membres du Mouvement du 20 Février, Oussama Hassan interpellé le 1er juin et Wafaâ Charaf  arrêtée le 11 juillet. Les agents de l'autorité sont épargnés de toute poursuite pour l’instant.

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Wafaâ Charaf lors d'une manifestation
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Un juge d’instruction près de la Cour d’appel de Tanger a ordonné, vendredi, la détention provisoire d’une militante du  Mouvement du 20 Février et du parti d’extrême gauche, la Voie démocratique (Annahj Addimocrati). Wafaâ Charaf est accusée d’ «allégations mensongères» de torture. Son procès s’ouvrira le lundi 14 juillet au tribunal de première instance de la ville du Détroit. Elle ne sera pas la seule, un autre membre de la VD est également poursuivi, devant la même juridiction, pour avoir organisé un sit-in pour soutenir sa camarade.

C’est la réaction du gouvernement aux plaintes de tortures

A l’origine de cette affaire, des messages de Wafaâ Charaf sur les réseaux sociaux soutenant qu’elle aurait été victime de torture de la part de deux policiers, au lendemain de sa participation à une manifestation organisée, le 27 avril à Tanger, par le M 20F.

Prenant le contrepied du rapport d’Amnesty international, publié le 13 mai, sur l’étendue de cette pratique au Maroc, le gouvernement Benkirane a décidé de sévir contre les auteurs d’allégations de torture et non contre les présumés auteurs. Le 1er juin, un communiqué du procureur du roi près le tribunal de première instance de Casablanca, annonçait que le parquet avait décidé de poursuive en détention provisoire, Oussama Hassan. Cet autre membre du Mouvement 20 février est accusé de «plainte mensongère» et de «dénonciation d’un crime que le plaignant sait qu’il ne s’est pas produit».

Une troisième personne aurait pu subir le même sort mais une fois devant les enquêteurs, elle s’est rétractée. Il s’agit d’un ancien membre de la section tangéroise du PADS (parti d’avant-garde démocratique et socialiste), une scission de l’USFP.  Il a d’ailleurs était radié des rangs de son parti pour sa dénonciation calomnieuse.

Depuis le 13 mai, aucun agent de l’autorité n’a été poursuivi

Paradoxalement, force est de constater que depuis le 13 mai, le département de la Justice n’a, jusqu’à présent, pas annoncé la moindre enquête sur un agent de l’autorité soupçonné de torture. Et pourtant, le ministre Mustapha Ramid ne cesse à chaque fois qu’il est interpellé sur le sujet de reconnaitre que le phénomène existe toujours au Maroc, tout en nuançant qu’il «n’est pas systématique». Un discours qu’il a, d’ailleurs, martelé, le mardi 8 juin, lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers.

Dans son dernier rapport sur la situation des droits de l’homme au Maroc, l’AMDH a estimé que le cabinet Benkirane menait une campagne de pression visant les victimes pour qu’elles retirent leurs plaintes contre des agents d’autorité, auteurs de présumés actes de tortures.

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