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Grand Angle

Bachir Mustapha Essayed : « J’ai demandé une réunion avec Mohammed VI à bord d’un avion privé algérien »

Bachir Mustapha Essayed a nié tout projet de négociations avec le président du CORCAS. Un démenti à prendre avec des pincettes. D'autant que l’homme avait rencontré, en plein conflit armé entre le royaume et le Polisario, de hauts responsables marocains. Détails.

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Comme il fallait s’y attendre, Bachir Mustapha Essayed a réagi aux informations annonçant son éventuel ralliement au Maroc. Dans des déclarations à un média proche du Polisario, le frère du fondateur du Front séparatiste a estimé qu’il s’agit là d’«une nouvelle phase dans la campagne de propagande pour laquelle le gouvernement marocain a embrigadé l’ensemble de supports médiatiques marocains».

«J’ai demandé à me réunir avec Mohammed VI à bord d’un avion algérien»

Bachir a, bien entendu, nié tout projet de discussions avec Kallihenna Ould Errachid, qualifiant, au passage, le président du CORCAS d’ «homme sans pouvoir». Toutefois, il a savamment oublié de mentionné les liens tribaux qui les unissent tous les deux. Outre leur appartenance à la grande tribu des Rguibates, ils sont issus de la même faction : les Thalates. Et dans la société sahraouie, ces liens de sang comptent beaucoup plus que les idéologies politiques.

Pour l’ancien chef de la diplomatie du Polisario, c’est Mohammed VI qui détient entre ses mains toutes les cartes du conflit du Sahara occidental. «C’est pour cette raisons que j’ai demandé, il y a plusieurs années, à rencontrer le roi à Rabat ou à Marrakech à bord d’un avion privé algérien», a-t-il révélé.

Bachir Mustapha Essayed n’a pas précisé quand il a exactement exprimé cette requête. Avant qu’il ne tombe en disgrâce en 2002. Ou bien après, notamment durant son séjour en Mauritanie sous le régime de l’ancien président Mouaouia Ould Taya ? Et durant cette période, il a pu, grâce à l’amitié qui le liait à l’ancien homme fort à Nouakchott, se procurer un passeport mauritanien. Cela lui a été fort utile car son ancien passeport algérien lui avait été retiré, justement en 2002 à la suite de ses négociations  avec les Américains sur le futur du Sahara.

En 1982 au Portugal, Bachir rencontrait pour la première fois Driss Basri

Compte tenu du passé du frère du fondateur du Polisario, il vaut mieux prendre son «démenti» avec des pincettes. Il faut en effet rappeler que ce dernier, de part ses fonctions à la tête de la diplomatie du Polisario, a déjà rencontré à plusieurs reprises des responsables marocains de haut rang.

C’est en 1982 dans un hôtel de la capitale portugaise, Lisbonne, que Bachir se réunissait pour la première fois avec l’ancien ministre de l’Intérieur, Driss Basri. Une année plus tard, il prenait langue avec une délégation marocaine conduite par le conseiller et l’ami de Hassan II, Ahmed Réda Guedira. Celle-ci comprenait également l’ex-ministre des Affaires étrangères, M’Hamed Boucetta et Driss Basri. Ces entretiens couronnaient une médiation saoudienne. Deux  rounds qui ont balisé le terrain à la réunion, de novembre 1989 à Marrakech, avec le roi Hassan II.

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