La discussion, qui se poursuit, en ces moments, à la Chambre des représentants du rapport de la Cour des comptes sur la Caisse de compensation, a permis au ministre de l’Intérieur de proposer une autre voie pour le financement des partis. Selon Mohamed Hassad, la subvention de l’Etat ne dépasse pas 60 millions dh par an. Une somme distribuée sur 30 formations politiques, tout en prenant compte le nombre de sièges remportés lors des élections municipales et législatives par chaque partis.
Le ministre propose le recours au privé
Devant les députés, le ministre a révélé que l’Etat avait réservé 150 Mdh d’aides aux candidats lors des communales du 12 juin 2009. Un montant qui a été revu à la hausse à l’occasion des législatives anticipées du 25 novembre 2011 pour atteindre 220 Mdh.
Tout en reconnaissant que ces chiffres demeurent modestes, Hassad a appelé les politiques marocains à envisager d’autres voies pour assurer un financement convenable de leurs activités. Ainsi, il vient juste de proposer le recours au privé, «comme cela est en vigueur en Europe et en Amérique à condition que toute l’opération se déroule selon les règles de la transparence», a-t-il souligné. Le titulaire du maroquin de l’Intérieur a également suggéré d’augmenter le seuil des dépenses légales des candidats, fixé à 300 mille dh, lors des campagnes électorales.
Le PJD contre la proposition de l’Intérieur
Le rapport de la Cour des comptes, présidé par l’ancien premier ministre Driss Jettou, a relevé certaines anomalies sur les comptes des partis, se rapportant essentiellement au non-respect de certaines règles établies par la CC et des retards qu'accusent l’envoie des bilans. Le ministre de l’Intérieur, endossant l’habit de l’avocat, a attribué ces «erreurs» au manque de ressources humaines dont disposent les formations.
Immédiatement après l’intervention de Hassad, le président du groupe parlementaire du PJD, Abdellah Bouanou, a pris la parole pour rejeter catégoriquement la proposition de Hassad de recourir à l’argent des entreprises privées pour l'animation de la vie politique. En revanche, il a appelé l’Etat à assumer ses responsabilités en traquant les financements occultes, douteux et illicites des campagnes électorales de certains candidats.