Zapping de la semaine: Festivals Mawazine et de Cannes, visas d'ânes et le nouveau numéro 29 d'Arsenal

Les fanfares dans les rues de Rabat annonçaient, hier, l'ouverture du festival Mawazine et d'une semaine d'exception dans la capitale du Royaume. Une semaine où la ville bat au rythme des stars internationales et leur (possible) relève marocaine. En témoignait déjà la soirée d'ouverture, avec notamment la légende Al Jarreau et la chanteuse marocaine Oum qui se produisaient en parallèle.

L'équipe d'exception, côté foot français, tenante en titre du championnat  et de la coupe de la ligue, l'Olympique Marseille, s'est permise une petite semaine de relaxation à Marrakech. Arrivés lundi, deux jours après s'être imposé 2:0 face à Grenoble lors de la dernière journée de la saison, les joueurs de Didier Deschamps se sont pris quatre jours au Maroc pour se retrouver une dernière fois tous ensemble avant les vacances, indiquait le site officiel de l'OM.

Autre actu foot: Marouane Chamakh est finalement au service d'Arsenal. Le club londonien annoncait vendredi la signature pour 4 du Lion de l'Atlas, qui, pour sa part, exprimait sa «grande joie» de pouvoir évoluer dans le club qui, «sans aucune hésitation», était son club préféré. «L'équipe et l'histoire d'Arsenal me font rêver. Je suis fan depuis que je suis enfant. Je suis très excité à l'idée de jouer à l'Emirates Stadium. J'ai entendu de grandes choses à propos de ce stade et j'ai hâte d'y évoluer avec le maillot d'Arsenal», déclarait celui qui dorénavant portera le numéro 29 des Gunners. Son nouvel entraineur, Arsène Wenger, estime que Chamakh est fait pour la Premier League. A l'international marocain de prouver ses qualités.

Pour un produit d'exportation marocain de toute autre nature, il est devenu beaucoup plus difficile depuis peu de prouver ses qualités, pourtant appréciées en Europe. Les ânes marocains, et surtout les grisons reproducteurs de race pure ou améliorée sont demandés surtout en Espagne et en France; quelques 250 bêtes quittaient le pays en 2006, 220 en 2007. Mais depuis, les exigences de l'Union Européenne en matière d'importations ont été augmentées: l'identification des animaux est devenu obligatoire. Comme le rapport l'Economiste, un véritable passeport est dorénavant nécessaire, comprenant nom, l’espèce, la race, l’âge, la robe et le sexe de l’animal, en plus du numéro d’identification et les noms des géniteurs, si ceux-ci existent. Sans cela, pas de visas. Conséquence: le Maroc n'exporte plus d'ânes.. Les producteurs doivent s'adapter aux normes de l'UE, sensées protéger son marché intérieur.

De retour du côtés des festivals, une polémique sur l'histoire des relations France-Maghreb et plus spécialement sur la manière dont l'histoire coloniale française en Algérie est traitée aujourd'hui anime le plus prestigieux rendez-vous français de cinéma, la festival de Cannes. Quatre ans après avoir lancé un débat en France sur l'apport des soldats coloniaux dans la libération du pays en 1945 avec son film «Indigènes», le metteur en scène algérien Rachid Bouchareb revient à l'avant de la scène avec son film «Hors la loi». Le sujet: les massacres de Sétif, où des milliers d'Algériens ont été tués par des milices coloniales en mai 1945, en réponse à des manifestations violentes pour l'indépendance du pays. L'histoire reste peu thématisée et encore moins étudiée en France, et le film, produit en grande partie les mêmes acteurs que ceux d'Indigènes et notamment avec Jamel Debbouze, tente de remplir ce vide. Ce qui ne plaît pas à tout le monde: vendredi, 21 mai, quelques 1200 personnes auraient manifesté à Cannes contre ce film soi-disant «anti-français» qui «falsifierait l'histoire», selon l'extrême droite française. Survenant dans un moment de relations difficiles entre la France et l'Algérie, le président Sarkozy aurait même demandé à voir le film avant sa projection à Cannes. Un rapport critique à l'histoire, notamment coloniale, en France? Ce n'est pas gagné.