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Grand Angle

France : Les coûts de transfert d'argent sont-ils trop chers?

Le ministre français de l’Immigration, Eric Besson, veut faire baisser le coût de transfert d’argent des immigrés, rapporte le quotidien économique français Les Echos. Eric Besson s’attèle sur ce sujet depuis plusieurs mois, et il est décidé à trouver rapidement un accord avec les organismes d’envoi.

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Eric Besson était connu jusqu'à présent pour la fermeture de la jungle" de Calais ou bien encore pour son opposition aux tests ADN que voulait réaliser son prédécesseur dans le cadre de la procédure de regroupement familial. Son nom est surtout associé aux nombreuses expulsions d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire français.  Mais le ministre transfuge du Parti socialiste veut également "soulager" les immigrés légaux qui envoient de l’argent vers leurs pays d’origine. Objectif, diminué de moitié le niveau des commissions d'ici à cinq ans.

D’après des chiffres du ministère de l’Immigration, cités par Les Echos, les commissions perçues lors des envois se situent entre 8 et 10 % de la somme envoyée, et peuvent même atteindre 20% dans certaines banques. A titre d’exemple, pour envoyer 100 euros vers le Maroc (en espèce et en instantané), il faut s’acquitter de 8 euros (mandat Express International), de 7,20 euros (mandat Ordinaire International) ou encore de 19 euros (Transfert d'argent Western Union) chez La Banque Postale. Alors que pour le même montant, la commission est de 8 euros via Money Gram, et 10 euros pour Western Union Network Ireland Ltd et son Réseau d'agences dédiées et d'agents agréés. (Chiffres issus du site de comparaison des coûts d’envoi d'argent à l'étranger, www.envoidargent.fr).

Jugeant excessives ces commissions, Eric Besson, a réuni mercredi dernier, 17 organismes bancaires afin de les réduire. En 2009, les banques ont gagné selon le quotidien d’information économique et financière, 8 milliards d’euros sur les transferts des migrants. On se demande donc pourquoi le gouvernement chercherait à les faire baisser et comment compte-t-il s’y prendre?

La première raison invoquée est la mise en place d'un contrôle bancaire des flux informels. En effet, selon un spécialiste des migrations à l'Agence française du développement (AFD), "la plupart des transferts se font de manière informelle". Toutefois, Eric Besson pousserait aussi les banques à instaurer des taux de rémunération intéressants pour inciter les immigrés à recourir davantage à "l’épargne codéveloppement". Ce système de compte créé en 2007, permet aux personnes ayant la nationalité d'un pays en voie de développement (liste fixée par arrêté), vivant en France et détenant une carte de séjour, d'épargner en bénéficiant d'un avantage fiscal dès lors que les sommes sont réinvesties dans leur pays d'origine.

Aucune mesure n’est encore définie pour diminuer les coûts des transferts. Pour un début, le ministère, en partenariat avec l’AFD, mettra en ligne un tableau comparatif des tarifs pratiqués par les banques vers 21 pays de destination. Il sera mis à jour en permanence,  et permettra de distinguer les bons élèves et les mauvais", précise-t-on au cabinet du ministre.

La définition d’un coût moyen de transfert interviendra sans doute plus tard. Un travail qui s’annonce d’ores et déjà compliqué, car comme dans l’exemple susmentionné, les tarifs sont très variables selon le service rendu, le type d’opération ou encore la disposition en réseau des agences.

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