Les quatre frères, âgés de 3 à 12 ans, décédés par asphyxie, le 26 mars dans l’incendie de leur domicile à Tarragone en Espagne, ont été enterrés, hier matin, à Demnate. Jusque là tout est normal. Les habitants du village natal du père des enfants ont assisté, en masse, aux funérailles des petits.
En revanche, du côté du gouvernement, aucun ministre ou secrétaire général d’un département, notamment celui censé s’occuper des MRE, ne s’est déplacé pour soutenir, moralement, la famille endeuillée. Les 350 km séparant Demnate (province d'Azilal), de Rabat les ont Probablement dissuadé à prendre la route pour transmettre leurs condoléances.
Et pourtant une équipe de Al Oula y était présente. La première chaîne officielle a consacré, hier aau JT de 21h, un reportage de quelques minutes au drame, depuis l’arrivée des dépouilles à l’aéroport de Marrakech jusqu’à Demnate avec un temps de parole conséquent accordé aux proches des victimes. Deux proches des victimes, Abdallah Zouhdi et Abdelaziz El Aoudi, ont exprimé, au nom de la famille, «leurs vifs remerciements» au roi Mohammed VI qui a apporté «le soutien nécessaire à cette famille éplorée».
Leçon de solidarité catalane
Si le cabinet Benkirane a brillé par son absence lors de l’enterrement des quatre frères, la municipalité de Tarragone et les autorités élues de la Catalogne ont, depuis le drame, multiplié les initiatives de solidarité et de compassion avec la famille Mortada. Ainsi, au lendemain de l’incendie, la municipalité de Tarragone a décidé le report des festivités locales, initialement prévues les 26 et 27 mars, à une date ultérieure.
Une mesure suivie par une autre mais cette fois au niveau régionale. Lundi 31 mars, c’est au tour du gouvernement de la Catalogne de concéder aux survivants de la famille un appartement dans la commune El Vendrell où elle résidait, indique une dépêche EFE. Une convention en ce sens a été signée, hier, entre l’exécutif de cette région et l’Agence catalane d’habitat.
La même source n’écarte pas la possibilité pour la mère des petits, son fils de 18 ans et sa fille de 2 ans, les rescapés de l’incendie, de prendre possession dès aujourd'hui, de leur nouveau domicile de 60 mètres2. Une consolation. De son côté, une instance locale, dont les membres sont désignés en fonction des sièges remportés par leurs formations politiques aux élections, a annoncé le versement au père d’un revenu minimum d’insertion. Une aide sociale aux plus démunis, calculée sur la base du nombre de personnes dans la famille.
Quant au père, 51 ans, qui souffre de brulures au second degré sur 11% de son corps, il est «dans une situation stable» et «toujours admis dans l’hôpital de Vall d'Hebrón à Barcelone», précise l’agence espagnole d’information.