La police marocaine a procédé à de nouvelles arrestations dans les milieux salafsites. L’information a d’abord été largement diffusée mercredi, en fin d’après-midi, par les associations proches de cette mouvance. Elle a ensuite été confirmée, très tard dans la soirée d’hier, par un communiqué du ministère de l’Intérieur, au demeurant, très avare en explications.
Une source avance que «les personnes interpellées seraient des combattants de retour de Syrie». Le texte du département de Mohamed Hassad souligne, d’ailleurs, que la cellule est «composée de plusieurs individus ayant suivi des entraînements pour le maniement de différents types d'armes et explosifs au sein d'organisations terroristes.».
Un ancien détenu dans le cadre de la loi antiterroriste est «soupçonné de jouer le rôle de coordinateur au niveau national des opérations de collecte de fonds et de recrutement de volontaires devant combattre au sein de cellules terroristes en lien avec ces organisations», ajoute le département de l’Intérieur.
Combattants en Syrie, est-ce la fin d’une étape ?
Le ministère de l'Intérieur ne donne aucun détail sur le nombre de membres interpellés au sein de ce groupe. En revanche une source proche d’une ONG de défense des détenus salafaistes soutient que cela concernerait «une vingtaine de personnes».
Ce nouveau coup de filet dans les rangs des combattants à destinations de la Syrie atteste de l’amorce d’un changement des autorités à l’égard des jihadistes. Jusqu’à présent les candidats marocains au jihad pouvait rejoindre assez facilement le front syrien. Ils rejoignaient les rangs de l’organisation Al Nosra, l’antenne locale d’Al Qaïda en Syrie, via des allers simples vers la Turquie au départ de l’aéroport de Casablanca. Mais il semblerait que ce temps soit désormais révolu.
Il est lieu de noter que le nombre de Marocains qui ont rallié, ces derniers temps, les combats en Syrie a nettement augmenté. Des familles entières, avec femmes et enfants, sont venus renforcés les rangs des cellules islamistes radicales.
Actuellement, Ibrahim Benchekroun, un ancien détenu de Guantanamo, est à la tête de son propre groupe «Mouvement Cham Islam». Mohamed Mazouz, un autre prisonnier de la base américaine à Cuba, est apparu dans une vidéo aux côtés d’autres combattants appelant les musulmans à leur apporter du soutien.