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Grand Angle

Sahara : L'Algérie pousse la Mauritanie à jouer un rôle dans le projet de surveillance des droits de l’Homme

Les relations entre le Maroc et la Mauritanie ne risquent pas de s'arranger. Un rapprochement avec l'Algérie est en train de s'opérer pour préparer une offensive sur la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental.

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Mohamed Ould Abdel Aziz avec Abdelaziz Bouteflika / Archives - DR
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Et si la surveillance des droits de l’homme au Sahara était parmi les dossiers à l'origine des tenions diplomatiques entre Rabat et Nouakchott ? C’est la version que soutient, dans son édition d’hier, le journal mauritanien Akhbar Info. Le quotidien croit savoir que le voisin du sud aurait accepté une offre algérienne pour remplir cette mission. Ce projet pourrait être soumis au débat, en avril prochain, au Conseil de sécurité. L’Afrique du sud, membre non-permanent, serait pressenti pour présenter cette proposition aux Quinze.

Une solution pour palier l’échec de la tentative américaine d’élargir le mandat de la Minurso en 2013. D’autant que la Mauritanie a participé à toutes les réunions de pourparlers entre le Maroc et le Polisario. L’étape de Nouakchott a toujours figuré sur l’agenda des médiateurs de l’ONU, de James Baker à Christopher Ross en passant par le Néerlandais Peter Van Walsum.

Le président Aziz a multiplié les réunions avec le chef de la Minurso  

Même si ce projet n’a pas encore vu le jour, il y a des signes qui accorderaient du crédit à cette version. Depuis sa nomination, le 15 juin 2012, à la tête de la Minurso, Wolfgang Weisbrod-Weber s’est entretenu à deux ou trois reprises avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. En revanche, l’Allemand n’a effectué, jusqu'à présent, aucun déplacement officiel à Rabat.

Un autre élément plaide en faveur de cette éventualité, c'est le rapprochement entre le Polisario et la Mauritanie. Ainsi, entre décembre 2012 et octobre de cette année, le président Ould Abdel Aziz a reçu, à deux occasions, le chef de la diplomatie du Front, Mohamed Salem Salek. La dernière en date a même coïncidé avec la visite du roi Mohammed VI au Mali pour assister à la cérémonie d’investiture du président malien Ibrahim Konaté. Ces fréquents déplacements entre les camps de Tindouf et Nouakchott attestent d'un renforcement des relations entre le Polisario et le régime mauritanien.

Juste un prête-nom ?

Reste à savoir si la Mauritanie a les moyens de s’acquitter convenablement d’une telle mission ? «Elle n'a probablement pas les moyens de remplir ce rôle mais il pourrait s’agir d’une opération dans laquelle Nouakchott ne serait qu'un prête-nom pour la Minurso. Les casques bleus surveilleraient les droits de l’homme au Sahara à la place de la Mauritanie mais c’est le voisin du sud qui aurait à présenter des rapports devant le Conseil de sécurité», nous confie une source au Sahara.

Cette nouvelle manœuvre a-t-elle des chances de réussir et de convaincre les membres du Conseil de sécurité de sa crédibilité ? «Même si les chances sont minimes, l’Algérie et le Polisario ne lésineraient pas sur les moyens pour la soumettre au débat. Une manière pour eux de ne pas perdre la bataille face au Maroc sur le dossier des droits de l’homme, un véritable enjeu pour Alger et la direction du Front. Maintenant tous leurs efforts se concentrent exclusivement sur ce point», poursuit la même source.

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