«Comme tout le monde sait, Fouad Ali El Himma a une place spéciale». Ces éloges n’émanent pas d’un proche du conseiller royal mais de son ancien adversaire politique, Abdelilah Benkirane. Dans un entretien accordé au quotidien saoudien Asharq Al Awsat, le chef de gouvernement a reconnu qu’El Himma a joué «un grand rôle» dans la formation des deux cabinets successifs dirigés par le secrétaire général du PJD.
«Il a contribué dans la composition de ce gouvernement (Benkirane II, ndlr)» a-t-il affirmé. Et de préciser que le roi Mohammed VI «était toujours au courant» des négociations et tout progrès se faisait avec «son aval».
Benkirane a mis beaucoup d’eau dans son «thé»
Lors de cette même interview, le journaliste a demandé au PJDiste de savoir l'état de ses liens avec l’entourage royal. «Nous avons une relation amicale avec l’entourage royal, sachant que l’échange se fait avec le roi. Lorsqu’il charge un conseiller d’une mission nous collaborons avec lui», a-t-il indiqué.
Force est de constater que sur ce point aussi, Benkirane a largement modifié ses positions initiales d’il y un an et trois mois. Le Benkirane opposant est, ainsi, relégué aux seconds plans, laissant la vedette au «pragmatique» et «souple» chef de gouvernement.
Cette nouvelle position de Benkirane a le mérite de lui épargner, au moins, la publication d'un autre communiqué d’excuses à l'adresse des conseillers du roi comme il avait déjà fait en août 2012. A l’époque dans des déclarations au quotidien Assabah, il affirmait «qu’il n’y a aucun contact entre lui et les conseillers du roi». A l’époque, le secrétaire général du PJD révélait que «ses ministres reçoivent des directives royales et dans la majorité des cas il en est informé que plus tard».
Dans sa quête de se débarrasser de son passé conflictuel avec l’entourage royal ou plus particulièrement avec El Himma, Benkirane veut donner de lui une image de politique «pragmatique et souple». Il est profondément convaincu que sans elle il échouera dans sa mission et de philosopher que «la politique est l’art du possible».