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Grand Angle

Maroc : Une pétition pour rendre effective l’officialisation de l’amazigh

Le gouvernement Benkirane est tenu de préparer, durant son mandat, les lois organiques de plusieurs articles de la constitution de 2011. Les activistes amazighs s’impatientent de voir l’officialisation de leur langue maternelle devenir effective. Pour pousser à la réalisation de cet objectif, ils ambitionnent de collecter un million de signatures.

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Photo AFP
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La loi organique de l’officialisation de la langue amazighe tarde à voir le jour. En vue d'inciter le gouvernement Benkirane à accélérer la cadence, des militants amazighs, de différents horizons, viennent de lancer un manifeste. Celui-ci appelle à rendre l’officialisation effective, et ce, conformément d’une part à l’article 5 de la constitution du 1er juillet 2011 annonçant que  «l’amazighe constitue une langue officielle de l’État, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception» et d’autre part au discours du roi Mohammed VI d’octobre 2012 à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire.

Objectif : un million de signatures

Cette initiative des associations amazighes est la réponse au constat du recul des institutions et des engagements non tenus depuis un an et demi dans la mise en application de la constitutionnalisation de la langue amazighe. Pour soulever la chape de plomb qui retarde la concrétisation de cet objectif, les initiateurs de l’appel se sont fixés comme but final la collecter d'un million de signatures. Une fois ce seuil atteint, la pétition sera adressée aux instances nationales et internationales compétentes.

Pour le moment, les adhésions affluent des quatre coins du Maroc, de France, du Canada, de Belgique, du Royaume Uni, d’Espagne et des Etats-Unis. Côté célébrités, l’initiative a pu compter sur l’adhésion de la députée du RNI Fatima Chahou, plus connus sous le nom de Raïssa Fatima Tabaamrant. La chanteuse, poétesse et membre de l'IRCAM avait, au printemps 2012, posé, à la Chambre des représentants, une question en amazighe au ministre de l’Education Mohamed El Ouafa.

Les appels de ce genre sont légion

Bien avant la nouvelle loi fondamentale de 2011, le mouvement amazigh militait déjà pour une reconnaissance de sa langue maternelle au même titre que l’arabe. En 2006, la toute jeune Ligue amazighe des droits de l’Homme lançait, en ce sens, une pétition. A l’époque, les signataires n’ont pas dépassé les 200. Mais c’était le premier coup de pioche. Cinq ans plus tard et en plein débat sur la réforme de la constitution, des ONG avaient rédigé « une charte des revendications amazighes». La constitutionnalisation de cette langue a été érigée au rang de priorité «pour la réconciliation du Maroc avec son identité, sa culture, et sa langue amazighe», pouvait-on lire dans le texte.

A la différence des précédentes tentatives, celle qui vient d’être lancée s’appuie sur la loi fondamentale de 2011. L’officialisation de l’amazighe a dépassé le stade des débats qui déchainaient, autrefois, les passions entre partisans et opposants pour devenir être une réalité, du moins sur le papier pour l’instant.

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