Menu

Interview

Maroc : « La crise de l'immobilier n'a pas touché le logement social », Leïla Berrada, Omnidior

La crise du secteur immobilier au Maroc est une réalité, et nous l'avons déjà mise en relief sur Yabiladi ces derniers mois. Pour mettre des mots sur cette situation nous avons choisi d'interroger un promoteur de taille moyenne et qui a un positionnement atypique. Omnidior fait du «logement économique et solidaire» qui dénote du logement social des promoteurs traditionnels, insiste sur des immeubles respectant l'environnement et économe en énergie, et n'hésite pas à tacler les opérateurs qui ne respectent pas leurs promesses. Interview avec Leïla Berrada, Directrice générale adjoint d'Omnidior.

Publié
Leïla Berrada, Directrice Général Adjoint d'Omnidior
Temps de lecture: 4'

Yabiladi : Pouvez-vous nous présenter Omnidior en quelques mots ?

Leïla Berrada : Omnidior est une filiale du groupe Omnipar, spécialisée dans la promotion immobilière et touristique. Il s’agit de la marque qui porte le pôle immobilier du Groupe, qui est venue consolider plus d’une décennie d’expertise en matière de promotion immobilière. Nous essayons de concevoir et construire des espaces de vie de qualité, qui s’adaptent aux budgets et aux besoins de chacun. Pour se faire, la marque propose 3 lignes commerciales différentes : économique et solidaire à travers la marque Bab Al Khir, sites d’exception à travers la marque Bassatines & Gardens, prestige et luxe conceptuel à travers la marque ÔDE.

Le Maroc a connu un grand boom de l’immobilier avec les logements sociaux. Qu’est ce qui distingue vos projets de ceux des autres promoteurs ?

En effet, le logement social a connu un réel essor ces dernières années et un grand nombre d’opérateurs ont décidé de se lancer dans ce segment où il existe une forte demande. Aujourd’hui, le pôle immobilier Omnidior est de plus en plus présent dans le segment du logement social, ou plutôt ce que nous préférons appeler chez nous le logement «économique et solidaire» à travers sa marque ombrelle Bab Al Khir.

En visitant nos projets, on se rend rapidement compte que notre offre ne ressemble pas au logement social classique et qu’il y a eu beaucoup de recherche et d’attention portée tant au niveau de l’esthétique que de l’exécution technique. Notre produit dit «social» s’assimile beaucoup plus au moyen standing tant dans le choix des matériaux que dans l’exécution des travaux et des finitions. Cela vaut tout aussi bien pour le moyen gamme et le haut de gamme.

Comme l’exprime notre signature ‘Une Vie, Un Projet’, nous concevons des projets, quelque soit le segment, qui s’adaptent aux personnes auxquelles elles sont destinées. Notre volonté et de faire du ‘sur mesure’ même si il s’agît de logements sociaux. Nous avons comme priorité la satisfaction client.

Vous présentez vos projets avec une notion très à la mode : celle du respect de l’environnement. Au-delà du message marketing, quels sont réellement les atouts «green» de vos projets ?

Omnidior est une marque jeune et moderne qui porte des valeurs de respect avant tout : respect de l’homme et du client final, respect de la qualité, respect de ses engagements et comme une évidence, le respect de l’environnement.

De manière plus concrète, le Groupe à introduit les énergies renouvelables dans certains projets, notamment par l’alimentation électrique solaire des espaces communs des bâtiments, la récupération des eaux pluviales pour l’arrosage, etc. Et aujourd’hui, Omnidior vise des bâtiments Haute Qualité Environnementale (HQE) dans ses futures réalisations.

Depuis quelques années, on constate un net ralentissement sur le marché immobilier. Comment l’avez-vous ressenti de votre côté ?

Il est vrai que le marché marocain vit une période de difficulté en vue de la crise économique mondiale et ce quelque soit le secteur d’activité. C’est une réalité à laquelle l’ensemble des entreprises marocaines sont confrontées. Toutefois, le Maroc a vraisemblablement échappé au grand fouet qui a bousculé d’autres pays où les gens se retrouvent dans des situations très précaires.

Au niveau du secteur immobilier, nous ressentons plus de difficultés qu’auparavant à commercialiser les produits, mais cela se limite à certaines villes et à certains types de produits. Pour le logement social par exemple, dans la majorité des villes, le déficit à résorber est tellement important que les appartements de cette catégorie se vendent par eux même sans effort commercial.

De notre côté, nous avons toujours adopté une démarche prudente et rationnelle, mais avec un pilotage maîtrisé et une stratégie flexible pour mieux résister aux intempéries conjoncturelles. Pour cette raison, Omnidior, dont l’endettement a toujours été réfléchi, a pu réajuster son plan de développement en y apposant une grille de lecture réaliste face à ces temps de crise. Mais comme vous le savez, ces moments sont également propices pour diagnostiquer les dysfonctionnements et étudier de nouvelles opportunités pour concevoir un produit adapté dans une stratégie de différenciation.

Les MRE représentent quelle part de vos ventes ?

Les MRE sont une clientèle que l’on estime énormément au sein d’Omnidior et dont nous tenons compte dès le début d’un projet au moment de sa conception. Nous ne cessons d’aller à leur rencontre à travers les salons à l’étranger mais également en organisant des événements a l’étranger qui leur sont dédiés. Nous profitons des ces occasions pour recueillir leurs doléances, leurs souhaits, leurs critères de recherche, etc… afin d’être à même de leur offrir des produits qui répondent à leurs demandes et remplissent leurs exigences.

En terme de parts de ventes, c’est une clientèle qui ne cesse de croitre au sein de notre portefeuille client et qui pour certains projets peut atteindre 30%.

Vous avez été présent à plusieurs salons de l’immobilier en Europe cette année. Les MRE ont-ils toujours la même propension à acheter un pied à terre au Maroc, ou bien sont-ils plus sélectifs ?

En se basant sur les rencontres réalisées cette année avec les MRE, nous avons fait plusieurs constats. Il est sûr que le pouvoir d’achat global a quelque peu diminué ces dernières années. L’achat d’un logement secondaire au Maroc n’est donc peut-être plus une priorité même si nous avons ressenti un réel enthousiasme d’avoir un pied à terre au pays.

Par ailleurs les Marocains du Monde semblent être devenus quelque peu méfiants vis à vis de promoteurs immobiliers nationaux en raison des mauvaises expériences vécues. La plainte la plus récurrente est relative aux promoteurs qui ne tiennent pas leur parole, notamment par rapport aux délais de livraison ou par rapport au bien final livré. Aujourd’hui, pour acheter un bien ils exigent d’avoir des garanties et être sur du Qui, Quoi et Quand.

Nous estimons que cette exigence est tout à fait normal et que c’est une obligation pour nous, professionnels du métier. Notre rôle lors de ces manifestations a été de les rassurer et nous nous faisons un point d’honneur à essayer de restaurer leur confiance.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com