La rentrée politique commence de la pire des manières pour Driss Lachgar. Samedi à Fès au complexe La Liberté, le premier secrétaire de l’USFP a vécu des moments difficiles dans sa toute jeune carrière de chef de parti. Il a été interdit, par des jeunes furieux contre sa direction, de prendre la parole. Un fait inhabituel pour un leader de cette formation. Lachgar est venu dans la capitale spirituelle du royaume pour prendre part à un meeting politique.
Un tour de chauffe qu’il voulait avant la tenue, probablement avant la fin de décembre, du 8ème congrès de la jeunesse du parti, la seule organisation qui échappe, encore, à son contrôle. Sachant qu’elle est, toujours, présidée par Ali El Yazghi, député et fils de l’ancien n°1 de l’USFP, Mohamed El Yazghi. Mais les choses ont mal tourné pour l’ancien ministre des Relations avec le parlement du gouvernement Abbas El Fassi.
Lachgar voulait lancer des SOS au n°2 de l’Intérieur
Les détracteurs de Driss Lachgar, munis de chaises et de bouteilles d’eaux, l’ont tout simplement empêché de présider la réunion. Un objectif réussi pendant plusieurs heures. Le premier secrétaire, selon des sources présentes à cette réunion, voulait solliciter le soutien du ministre délégué à l’Intérieur, Charki Draiss, (l’ancien patron de la police, ndlr), pour l’expulsion de ses opposants. Une tentative avortée à cause, ou grâce, au refus de certains cadres de l’USFP de voir les forces de l’ordre intervenir dans la cuisine interne du parti.
Il faut remonter bien loin dans le passé pour retrouver une intervention de la police suite à une demande d'un leader de l'USFP. C’était en 1983, lorsque Abderrahim Bouabid avait demandé l’aide de Driss Basri pour déloger du siège du parti à Rabat, sis quartier Agdal, des USFPeistes hostiles à la participation aux élections législatives de 1984.
A Tétouan, Lachagr a subi la même chose
Ces incidents de Fès étaient prévisibles puisque le premier secrétaire évoluait en terrain «ennemi». La ville est réputée pour être le fief de deux de ses farouches opposants : les députés Ahmed Réda Chami et Mohamed Ameur.
A la veille de son arrivée à Fès, Lachgar était au nord à Tétouan où il a été chahuté pendant des heures. Ses opposants l'ont empêché de prendre la parole lors d’une réunion de préparation aux travaux du 8ième congrès de la jeunesse tenue au Cinéma espagnol. Après plusieurs rounds de palabres, il a été enfin autorisé à présenter son allocution à l'assistance.