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Grand Angle

Un collectif pour la culture en banlieue

Au moment où la France est en feu, ils envoient un message d’espoir à la jeunesse meurtrie des banlieues françaises. «Ils», c’est ceux que la presse a tendance à surnommer les écrivains du bitume. «Qui fait la France ?», c’est eux. Dix auteurs engagés qui s’unissent en collectif, pour que banlieue rime aussi avec créativité.
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Le collectif «Qui fait la France?» est à la fois une entreprise intellectuelle et une association juridiquement constituée. Ses membres, dix auteurs qui «partagent le goût d'une littérature du réel, sociale et revendicative, militant pour une reconnaissance sensible des territoires en souffrance et de ses habitants, et plus largement pour tous ceux qui n'ont pas voix au chapitre» en France.

Parmi eux, Mohamed Razane, auteur de «Dit Violent» et président de «Qui fait la France?». Educateur social, il avait déjà brossé un portrait de la vie dans les banlieues françaises à travers son roman ; il en est de même pour les neuf autres écrivains. Ce n’est qu’après les émeutes de 2005 que les Maisons d’Edition se sont tournées vers ces écrits témoignages.

Aujourd’hui, c’est Stock qui s’y intéresse. Un ouvrage commun du collectif sera publié par cette maison d’édition vers la mi-septembre. Son nom, «Chroniques d’une société annoncée». «La société dans laquelle nous vivons n’est pas celle dont nous rêvons, et n'est pas celle qui devrait être au regard de ceux qui composent et font cette société. Cela me paraît encore plus pertinent avec l'arrivée de Sarkozy et le report pour au moins cinq années de cette société annoncé» affirme Razane à Yabiladi.

«Chroniques d’une société annoncée» est un recueil de nouvelles qui signe l’acte de naissance du collectif. «Les dix nouvelles parlent toutes de la chair de la France, chair meurtrie d’un jeune tabassé dans un commissariat (M. Razane), rêves incarcérés dans le décor de la cité (M. Rachedi), splendeurs et misères surtout, des candidats quotidiens à l’«intégration» (K. El Bahji), (M. Habiba), mirage mercantile tel que vu par un Africain (D. Goumane) puis l’envie, forcément, de fuite, d’évasion et de refuge dans les pays oniriques (J.E Boulin), le mythe du retour (T. Ryam), les virtualités mythomanes (F. Guène) ou l’oubli impossible de la souffrance (K. Amellal), hors de soi-même en tout cas (S. Abdel)».

Le prologue de l’ouvrage sera un manifeste revendiquant "la France invisible, éloignée des clichés". Les fonds récoltés par la vente du recueil serviront à financer l’association, dont le but est de mettre en œuvre des projets culturels adressés aux jeunes des banlieues. Parce que les faubourgs de France n’enfantent pas que la violence.



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