Après le lancement de l’opération Marhaba l’année dernier au port d’Algesiras, une ONG hollandaise demandait aux MRE de ne pas acheter de macaques de Barbarie encore appelé singes magots pendant leur séjour. Depuis hier au même endroit, deux organisations, espagnole et hollandaise, de protection animale ont lancé une campagne de sensibilisation, afin de lutter contre le trafic illicite de ces animaux et leur exportation en Europe, rappporte le site d'information espagnol El Faro.
Les organisateurs ont mobilisé des bénévoles venant notamment des Pays-Bas, de France, d'Espagne et du Maroc. Jusqu’au 9 juillet prochain, ils distribueront, entre autres des brochures éducatives et diffuseront un documentaire sur les réalités de cette espèce en voie de disparition. En effet, la population de singes magots est en déclin au Maroc passant de 17 500 en 1985 à seulement 6000 en 2012.
Les ONG se tiennent chaque année au port d’Algesiras parce que l’Espagne est la principale porte d’entrée en Europe de ces animaux. Le fléau est devenu un véritable problème social de l’autre côté de la rive méditeranéenne, car les macaques sont souvent abandonnés dans les rues, notamment en France et en Belgique. En effet, la plupart de ceux qui les achètent au Maroc pensent que ce sont des animaux de compagnie tels les chats et les chiens. Mis à la vente à l'état juvénile, sur la place Jemaa el-Fna de Marrakech ou via d’autre réseau, le macaque berbère donne très souvent envie. Mais une fois adopté, il peut devenir violent dans certains cas. C’est ainsi que les propriétaires s’en débarrassent.
«Méthode peu efficace»
Au Maroc, l’association Barbary Macaque Conservation in the Rif, dirigée par l’anglaise Siân Waters, mène le combat dans le Rif, l’une des régions du pays où l’on trouve le plus de singes magots. Selon le directeur adjoint de l’association, Ahmed El Harrad, le trafic de macaque est si répendu que la lutte contre le combat devrait être mené différemment. «La sensibilisation au port ne donne pas beaucoup de résultat. Les gens sont préoccupés par leur vacances, la famille qu’ils vont retrouver, etc. Ils ne sont donc pas attentifs», explique-t-il à Yabiladi, soulignant que le manque d'information est pourtant la principale cause de ce fléau. «Si les gens savent que le macaque de Barbarie n'est pas vraiment un animal domesticable, ils ne l'achèteront pas», remarque le responsable.
Pour mieux communiquer, l'association organise une exposition à Mortril sur plusieurs jours avec plusieurs activités informatives. L’événement «avait eu lieu sur trois jours l’an dernier», confie-t-il, soulignant qu’ils ont pu compter quelques 5 000 participants venus de divers horizons.
Les autorités tablent sur la surveillance des forêts
De leur côté, les Eaux et Forêts tablent uniquement jusqu’à présent, sur la surveillance des forêts pour empêcher la capture des singes magots. «Nous avons renforcé notre dispositif durant les trois ou quatre dernières années», assure Abdelhak Amhaouch, Ingénieur à la direction régionale du Haut-Commissariat des Eaux et Forêts à Ifrane, une zone également très concernée par le trafic de macaques. «Nous ne disposons pas encore de statistiques, avoue-t-il à Yabiladi, mais depuis 2012 trois à quatre bandes de trafiquants ont été saisies dans la région».
Le trafic des espèces en voie de disparition est un véritable fléau au Maroc. Entre chasse aux rapaces protégés et commercialisation illicite de singes magots, des mesures sérieuses pour sauver ces espèces s’imposent.