Séisme dans la majorité gouvernementale. Le parti de l’Istiqlal de Hamid Chabat a décidé, cet après-midi, de se retirer du cabinet Benkirane. C’est la mesure phare de la troisième session du Conseil national du PI qui s’est tenue, aujourd’hui à Rabat. Immédiatement après cette réunion, le Comité exécutif du parti de la Balance s’est réuni à huit clos. «C’est cette instance qui est chargée par le CN de la mise en œuvre de cette décision en tenant compte, bien entendu, des intérêts du pays et en total respect de l’article 42 de la constitution», confie à Yabiladi.com, Taoufiq Hjira, le président du Conseil national du parti.
Un article qui consacre la place primordiale du roi dans le système politique marocain en lui conférant les titres suivants «symbole de l’unité de la Nation», «garant de la pérennité et de la continuité de l’Etat» et surtout «arbitre suprême entre ses institutions». Indirectement, les amis de Hamid Chabat sollicitent l’arbitrage royal dans le bras de fer qui les opposent, depuis bien des mois, à Benkirane et au PJD autour du remaniement ministériel.
Tout n’est pas encore terminé
Bien que le Conseil national de l’Istiqlal soit la plus haute instance au sein de ce parti. Et bien que ces décisions soient irrévocables, tout n’est pas encore terminé. «Si les discussions entre la direction du PI et le chef du gouvernement s’avèrent concluantes, Chabat et les siens appelleraient le CN à tenir une autre session extraordinaire autorisant les ministres istiqlaliens à rester dans la majorité», explique Taoufiq Hjira. En d’autres termes, les istiqlaliens renvoient la balle dans le camp du PJD. Une autre manière de mettre davantage de pression sur le secrétaire général de la Lampe. Les prochains jours seront cruciaux quant à l’issue de ce face à face entre Hamid Chabat et Abdelilah Benkirane. L’arbitrage du roi Mohammed VI en sera l’élément déterminant.