À l'occasion de la Journée mondiale de la tuberculose, célébrée chaque 24 mars, le Réseau marocain pour la défense du droit à la santé et du droit à la vie tire la sonnette d'alarme sur la détérioration de la situation sanitaire au Maroc.
Les dernières statistiques montrent que le Maroc enregistre environ 37 000 cas de tuberculose par an, avec près de 4 000 décès annuels. Le taux de prévalence reste alarmant, atteignant 87 cas pour 100 000 habitants.
Les ruptures fréquentes de stock de médicaments et l'absence de tests de diagnostic rapides dans certaines régions ont conduit à une augmentation sans précédent des cas de tuberculose multirésistante, représentant une menace sérieuse pour la santé publique.
Malgré les efforts du ministère de la Santé pour actualiser ses stratégies de lutte contre la tuberculose, notamment en élargissant le traitement préventif, la mise en œuvre de la stratégie nationale rencontre d'importants obstacles, surtout dans les zones reculées et rurales. Le nombre de cas non détectés augmente en raison d'un accès limité aux services de santé, aggravé par une pénurie de personnel médical qualifié, comme des médecins et des infirmières spécialisés dans le diagnostic et le traitement de la tuberculose.
Le Réseau marocain pour la défense du droit à la santé et du droit à la vie estime que la propagation de la tuberculose au Maroc n'est pas seulement due à des facteurs sanitaires, mais aussi à des facteurs sociaux et économiques qui limitent considérablement l'accès des citoyens aux soins. Parmi ces facteurs figurent la pauvreté, la malnutrition, des conditions de logement précaires, ainsi que des taux élevés de tabagisme et de consommation de substances et d'alcool.
Face à cette crise, le Réseau appelle le ministère de la Santé et de la Protection sociale à prendre des mesures immédiates. Cela inclut la garantie d'un approvisionnement continu en médicaments dans tous les centres de santé du pays et un financement adéquat pour la stratégie nationale de lutte contre la tuberculose. Le réseau insiste également sur l'importance d'améliorer le système de diagnostic précoce et d'élargir l'accès au traitement gratuit pour tous les patients.