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Grand Angle

Insolite : Un enfant marocain préfère ses livres à ses jouets

Quels sont vos jouets préférés ? C’est la question posée par un photographe italien à une dizaine d’enfants rencontrés à travers plus de 50 pays du monde, des enfants qu’il a ensuite photographié avec leurs jouets. Parmi ces dizaines d’enfants, un seul présente, en plus de ces jouets, un cartable et des livres scolaires. Il est Marocain.

Publié
Nordine du petit village de Massa
Noel de Dallas, USA
Taha de Beyrouth, Liban
David de Malte
Chiwa du Malawi
Tyra de Suède
Naya du Nicaragua
Cun Zi Yi de Chine
Talia d'Algérie

C’est une série de 50 photos qui commencent à faire le buzz sur les réseaux sociaux marocains. Publiées avant-hier sur Feature shoot, site dédié à la photographie, ces images ont été prises par un photographe italien Gabriele Galimberti. Réunies sous le thème «Toy Stories», elles ont été publiées dans plusieurs publications européennes, comme le Monde ou Géo, ces derniers mois.

Pendant 18 mois, le photographe a fait le tour du monde, a visité 58 différents pays et a choisi de focaliser son travail sur les objets qui comptent le plus pour les enfants : leurs jouets. Dans chaque pays visité, il demande aux enfants rencontrés de lui montrer leurs jouets préférés. Il part avec une idée préconçue : «à leur âge, les enfants sont tous les mêmes, ils ne cherchent qu’à jouer”, pense-t-il.

Un petit dinosaure contre une armée de Playmobils

Très vite en découvrant ses photos, on s’aperçoit, que tous les enfants photographiés ne s'amusent pas tous de la même manière. Leur origine sociale et le pays où ils vivent, font qu’ils n’ont pas le même nombre de jouets et ne s’amusent pas dans les mêmes espaces de jeu. Alors que Noel, petit garçon américain vivant à Dallas collectionne les avions de toutes les couleurs et de toutes les tailles, dans sa chambre confortable et spacieuse, Taha, du Liban, ne présente quant à lui qu’une seule voiture dans une pièce vétuste aux fenêtres cassées et à la peinture qui se décolle. Tandis que Chiwa du Malawi se fait photographier avec deux petites peluches et un dinosaure en plastique, David de Malte lui pose avec de nombreux dinosaures, un labrador en peluche géant, une armée de Playmobils et une quinzaine de voitures. «Ce que je retiens de ce travail est qu’il était pour moi plus facile de travailler avec les enfants des pays pauvres que ceux des pays riches. Les enfants des pays pauvres me laissaient jouer avec eux et toucher leurs jouets. Par contre, dès que je m’approchais des jouets des enfants des pays riches, ils se mettaient à crier et étaient jaloux que je touche ne serait-ce qu’un seul de leur jouet», explique Gabriel Galimberti, contacté par Yabiladi.

Plutôt livres que jouets

Parmi les 50 enfants photographiés, un attire l'attention. Il s’agit de Nordine, petit garçon marocain vivant dans le village de Massa situé dans le sud d’Agadir. Lui présente au photographe un petit biberon, un hélicoptère, une tar’ja cassée certainement offerte durant Achoura, une grenouille en peluche et…un cahier, deux livres scolaires et son cartable. Nordine avait particulièrement marqué le photographe, nous confie-t-il, car ce dernier ne comprenait pas pourquoi le petit garçon incluait des livres dans ses petits jouets. Il est d’ailleurs le seul enfant de la série photographique à présenter ses cahiers et son cartable.  «Lorsque je lui ai demandé de présenter ses jouets, il a disposé ses jouets et ses livres par terre et m’a dit que c’est tout ce qu’il avait. Il m’a ensuite expliqué qu’il adorait aller à l’école, qu’il adorait jouer avec ses livres et que pour lui, aller à l’école était synonyme d’amusement», conclut le photographe.

L’intégralité des photographies de Gabriele Galimberti peuvent être vues sur son site internet.

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