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Grand Angle

« Le Maroc peut aider l’Espagne à sortir de la crise », selon Nizar Baraka

Le Maroc peut-il réellement aider l’Espagne à sortir de sa crise économique ? Pour le ministre marocain de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, la réponse est forcement oui. Explications.

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Le Maroc, un pays regorgeant d’opportunités d’investissements, situé à quelques kilomètres seulement de la porte de l’Europe, «peut aider» l’Espagne à s’en sortir. C’est - en gros - le message que veut faire passer Nizar Baraka, ministre de l'Economie et des Finances, au voisin ibérique, à travers une interview accordée au quotidien économique espagnol Cinco Dias, publiée lundi 25 février.

Cela fait maintenant cinq ans que l’Espagne est plongée dans une crise économique profonde. Depuis l’éclatement de la bulle immobilière, en 2008, le pays, quatrième économie de la zone euro, connait un fort taux de chômage (26,02% de la population active), pour un déficit public qui se situe «à moins de 7%» du PIB en 2012.

Le Maroc : une économie ouverte

«Le Maroc est une économie ouverte qui offre une stabilité et un potentiel de croissance élevé vu que nous pouvons encore atteindre les 6% [taux de croissance du PIB, ndlr]. Entre 2007 et 2012, nous avons réussi à doubler le niveau d’investissement public. Le Maroc peut aider l’Espagne à sortir de la crise», a affirmé le ministre marocain, en réponse à une question sur ce que le Maroc pouvait apporter à l’économie espagnole.

«Nous sommes également en train de promouvoir les énergies renouvelables». Un secteur où l’Espagne a «un savoir faire important», a assuré Baraka. Et de poursuivre : «en outre, l’implantation au Maroc de sociétés comme Renault ou Bombardier constitue une opportunité pour les PME espagnoles qui veulent travailler avec ces grandes compagnies».

L’Espagne a tourné le dos au Maroc

Interrogé sur l’effet sur le Maroc de la crise traversée actuellement par l’Union européenne (UE), Nizar Baraka a répondu sans détours. «Le Maroc est très intégré dans l’UE. Plus de 60% de nos échanges commerciaux sont réalisés avec des pays d’Europe, notamment la France et l’Espagne. Cela signifie que lorsque l’Espagne et la France souffrent d’une crise, cela affecte l’économie marocaine.» Et de préciser : «Grâce à dieu, le Maroc a initié en 2000 une politique pour diversifier les marchés et accroître les investissements dans les secteurs à forte valeur ajoutée. Cela nous a permis de limiter l'effet de la crise européenne».

Selon les derniers chiffres fournis par l’Office des Changes, le volume des importations marocaines à partir de l’Espagne a considérablement progressé au cours des dix premiers mois de l’année 2012, atteignant 39,36 milliards de dirhams. L’Espagne est devenu le premier fournisseur du Maroc, après la France. Pour Nizar Baraka, «cela signifie que les entreprises espagnoles ont fait un gros effort pour renforcer leur présence sur le marché marocain, quoique l'Espagne ait gardé le dos tourné au Maroc durant des années, préférant investir plutôt en Amérique latine». Pour l’instant, la France reste toujours le premier investisseur au royaume. 

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