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Grand Angle  

Retour sur La Famille Ramdam : Naïma Lamcharki et Mehdi El Glaoui, stars de la série culte de M6

Naïma Lamcharki et Mehdi El Glaoui ont marqué le paysage télévisuel français des années 1990, avec «La famille Ramdam». Diffusée sur M6 dans une France en pleine mutation sociale, cette comédie familiale racontait avec humour et sensibilité le quotidien d’une famille d’origine maghrébine installée en France.

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La Famille Ramdam, série télévisée française des années 1990 / DR
Temps de lecture: 3'

Dans une France en mutation, La Famille Ramdam n’était pas seulement une comédie divertissante. En filigrane, la série explorait des questions complexes : comment concilier les valeurs d’une culture maghrébine avec les réalités d’une société occidentale en constante évolution ? Comment trouver sa place lorsque l’on est né entre deux mondes ? À travers les situations quotidiennes et souvent cocasses, la série traitait avec finesse ces dilemmes identitaires.

Diffusée à une époque où les questions d’immigration et de diversité culturelle commençaient tout juste à trouver un écho dans les médias, La Famille Ramdam fut l’une des premières séries à aborder frontalement ces sujets à la télévision française. À une époque où la diversité était encore un sujet relégué en marge des grilles de programme, M6 avait pris le pari audacieux de montrer une famille franco-maghrébine à l’écran, non pas comme un simple stéréotype, mais comme une famille universelle, avec ses joies, ses peines, ses contradictions. Le duo formé par Naïma Lamcharki et Mehdi El Glaoui, deux acteurs d'origine marocaine, a réussi à marquer toute une génération de Franco-marocains.

Le magnétisme de Naïma Lamcharki en mamie

C'est tout naturellement que la talentueuse actrice, Naïma Lamcharki, incarnait Aïcha, la grand-mère de la famille. Cette figure maternelle, pilier du foyer, portait sur ses épaules tout le poids de la tradition. Elle symbolisait ce lien indéfectible avec le pays d'origine, fait de coutumes et de valeurs, qu’elle cherchait à transmettre à ses enfants et petits-enfants, souvent réticents à maintenir cet héritage dans une France moderne. Avec son jeu nuancé et sa présence magnétique, Lamcharki apportait à la série une authenticité rare.

Actrice reconnue au Maroc, Lamcharki prouvait dans cette série française qu’elle pouvait naviguer entre comédie et émotion avec une aisance déconcertante. Aïcha, avec ses répliques pleines de sagesse et ses moments de tendresse désarmants, est vite devenue un personnage centrale de la série.

Mehdi El Glaoui, l’enfant du petit écran devenu père de famille

Aux côtés de Naïma Lamcharki, un autre visage bien connu du public français revenait sous les projecteurs : Mehdi El Glaoui. Ayant marqué toute une génération avec son rôle dans Belle et Sébastien dans les années 1960, El Glaoui incarnait ici Mohamed, le père de la famille Ramdam. Loin de l’image d’enfant des montagnes, il jouait désormais un père tiraillé entre deux mondes. Mohamed tentait de concilier les attentes de ses parents, profondément attachés aux traditions du pays d'origine, et les aspirations de ses enfants, nés et élevés en France, qui cherchaient leur propre chemin dans une société plus individualiste.

Le personnage de Mohamed, souvent maladroit dans ses tentatives de maintenir un équilibre familial, touchait par son humanité. El Glaoui apportait une gravité légère à ce rôle : Mohamed était un homme à la fois fort et vulnérable, confronté à la perte de repères dans un monde qu’il ne comprenait plus entièrement. À travers lui, la série mettait en lumière les tensions vécues par une génération de pères immigrés, tiraillés entre un passé idéalisé et un futur clair-obscur. El Glaoui, avec son jeu tout en retenue, parvenait à rendre ces questionnements universels, touchant bien au-delà des familles d’origine maghrébine.

Un récit familial qui dépasse les frontières

Leur interprétation a offert au public un regard authentique et nuancé sur les dynamiques intergénérationnelles et interculturelles, rappelant que derrière chaque conflit familial se cache souvent une quête de reconnaissance et de transmission. En cela, La Famille Ramdam se plaçait à l’avant-garde des séries de l’époque, anticipant des débats qui trouveraient une résonance encore plus forte en France dans les années 2000.

Aujourd’hui, alors que la représentation de la diversité est devenue un enjeu central dans les médias, La Famille Ramdam apparaît rétrospectivement comme une série pionnière. La présence de Naïma Lamcharki et Mehdi El Glaoui dans des rôles centraux rappelait que la France, avec son histoire complexe d’immigration, est riche de voix et de récits pluriels.

Si la série n’a pas connu la même postérité que d’autres fictions des années 1990, elle reste un témoignage précieux d’une époque où la télévision commençait tout juste à s’ouvrir à la richesse des histoires multiculturelles.

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