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Grand Angle

Le Maroc peine à respecter les normes de lutte contre la traite des êtres humains

Malgré ses progrès significatifs dans la lutte contre la traite des êtres humains, le Maroc ne parvient toujours pas à répondre aux normes minimales pour éliminer cette forme d'exploitation, selon le Département d'État des États-Unis.

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Le Maroc ne respecte pas pleinement les normes minimales pour l'élimination de la traite des personnes, d'après le Département d'État des États-Unis. Dans son rapport 2024 sur le sujet, il a révélé que le gouvernement marocain a fait des efforts significatifs pour éliminer la traite des êtres humains par rapport aux années précédentes, obtenant une position de Tier 2.

Ces efforts consistent à «augmenter les poursuites et mettre en œuvre le Mécanisme National de Référence (NRM), qui est un cadre pour identifier les victimes de la traite humaine ou de l'esclavage moderne et s'assurer qu'elles reçoivent un soutien approprié». Ils incluent également «l'approbation et la publication d'un guide d'identification des victimes, l'établissement d'une ligne directe spécifique à la traite et la coordination avec les ONG et les organisations internationales pour commencer à établir des refuges spécialisés pour les victimes».

Malgré les progrès et la mise en œuvre des directives, le gouvernement marocain ne parvient toujours pas à respecter les normes minimales dans plusieurs domaines clés. Le Département d'État américain a constaté dans son rapport que les refuges spécialisés et les services pour les victimes de la traite restaient insuffisants. Le gouvernement marocain «n'a pas signalé avoir fourni un soutien financier ou en nature aux organisations de la société civile fournissant des services aux victimes».

En outre, le rapport soutient qu'en raison de «l’application inégale des nouvelles procédures d'identification et de référence», le Maroc «a orienté de manière incohérente les victimes identifiées vers des refuges et des services».

Identification des victimes de la traite

De plus, les autorités marocaines «identifiaient rarement ou ne fournissaient pas de services aux victimes étrangères de la traite», malgré les risques élevés pour les migrants et les réfugiés dans le royaume.

«Le manque de mesures cohérentes de dépistage proactif et d'identification a laissé certaines populations, telles que les migrants sans papiers, vulnérables à des sanctions inappropriées par les autorités uniquement pour des actes illégaux commis en conséquence directe de la traite, y compris les violations de l'immigration.»

Rapport sur la traite des personnes 2024

En outre, le Département d'État américain indique dans son rapport que la commission nationale marocaine de lutte contre la traite «manquait de ressources et de personnel adéquats pour coordonner efficacement les efforts du gouvernement pour combattre la traite».

Dans son rapport, les États-Unis ont énuméré une série de recommandations pour aider le Maroc à mieux lutter contre la traite des êtres humains. Ils exhortent le pays à mettre en œuvre des procédures pour identifier de manière proactive les victimes de la traite, en particulier parmi les populations vulnérables telles que les migrants sans papiers. Dans le rapport, ils recommandent d'augmenter les efforts pour dépister la traite parmi ces populations aussi.

Ils appellent également le Maroc à mettre en œuvre une approche multidimensionnelle. Cela inclut le renforcement des lois et de leur application, la fourniture de services de soutien complets pour les victimes, et la sensibilisation du public. Plus précisément, les ressources devraient être dirigées vers la formation des autorités, le renforcement des programmes de protection des victimes, et l'amélioration de la collecte de données pour mieux cibler ces crimes.

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