Le président Cyril Ramaphosa a inscrit la question du Sahara à l’ordre du jour du sommet Afrique du Sud-Ghana, à Pretoria le mardi 12 mars. «Sur notre propre continent, la question du Sahara occidental reste en suspens. Alors que nous poursuivons nos propres objectifs de développement, nous sommes solidaires de tous ceux qui continuent de souffrir des effets de l’occupation», a-t-il souligné dans une allocution lors de la cérémonie de l’ouverture des travaux.
«Les chefs d’Etat ont convenu d’intensifier leur soutien à la cause du Sahara occidental pour l'autodétermination, la liberté et la justice», lit-on dans le point n°10 de la déclaration conjointe.
Depuis sa prise de fonction, en janvier 2017, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a adopté une neutralité positive sur la question du Sahara, tout en maintenant la reconnaissance de la «RASD», actée par ses prédécesseurs. Le Rwanda, l’Ethiopie et le Nigéria suivent aussi cette même voie.
En effet, la visite royale, du 17 février 2017 à Accra, avait balisé le terrain pour un rapprochement entre les deux pays. Ainsi au Conseil de sécurité, en sa qualité de membre non-permanent entre 2022 et 2023, le Ghana a toujours voté en faveur des résolutions prorogeant la mission de la MINURSO. En mai 2021, la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Mme. Shirley Ayorkor Botchwey, avait loué les efforts du royaume en vue de parvenir à une solution politique négociée au différend régional.
Cette offensive sud-africaine sur le Ghana intervient alors que l’Algérie accentue sa pression sur la Sierre Leone, un Etat qui reconnait la marocanité du Sahara et a même ouvert, en août 2021, un consulat général à Dakhla. Après la visite du président, Julius Maada Bio, à Alger en janvier, et les entretiens, en marge du dernier sommet de l’Union africaine, tenu en février à Addis-Abeba, entre Ahmed Attaf et le vice-président de la Sierra Léone, Mohamed Juldeh Jalloh, c’est au tour du chef de la diplomatie de la Sierra Leone, Musa Timothy Kabba, d’effectuer, le 10 mars, un déplacement à Alger. Officiellement, la visite est placée dans le cadre de la coordination des actions des deux pays au Conseil de sécurité.
Au lendemain de la visite de Staffan de Mistura à Pretoria, l’ambassadeur Omar Hilale avait déclaré que «le Maroc ne permettra jamais à l’Afrique du Sud, d’avoir un quelconque rôle dans le dossier du Sahara marocain. Pretoria a été et demeure toxique pour la question du Sahara marocain».