Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, se sont rendus ce mercredi 25 octobre dans la capitale de l’Union européenne pour prendre part au forum Global Gateway. Les deux responsables marocains ont eu, notamment, des entretiens avec le président du Conseil européen, Charles Michel. «La relation bilatérale UE-Maroc est solide et bénéfique pour nos concitoyens. Notre coopération dans tous les domaines et notre partenariat sont une priorité pour l’UE», s’est félicité le Belge sur la plateforme X (ex-Twitter).
Le chef de l’exécutif et Nasser Bourita ont eu, également le même jour à Bruxelles, des entretiens avec le Commissaire européen au Voisinage et à l’Élargissement, Oliver Varhelyi. La réunion a porté sur «le partenariat stratégique constructif, prévisible et fiable UE-Maroc, y compris sur la transition verte», a écrit le Hongrois sur les réseaux sociaux. Et d’annoncer ensuite que «la Commission (européenne) a proposé une enveloppe d'aide de 225 millions d'euros pour la reconstruction après le tremblement de terre dévastateur» d’Al Haouz.
Pour rappel, Aziz Akhannouch et Nasser Bourita avaient effectué, le 10 octobre, un déplacement à Bruxelles où ils avaient rencontré la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen. «Nous avons discuté de la manière de renforcer davantage le partenariat UE-Maroc», avait écrit Mme. Leyen sur le même réseau social.
Le Maroc s’active sur deux fronts
Des visites de haut niveau qui interviennent alors que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a examiné, les 23 et 24 octobre, le recours présenté par l’UE contre l’arrêt du 29 septembre 2021 en faveur du Polisario. Deux jours marqués par une confrontation entre la défense de la Commission européenne et celle du Polisario.
Force est de constater que Rabat et Bruxelles partagent la même volonté de préserver leurs relations face aux aléas d’un verdict en appel de la CJUE qui confirmerait la décision prononcée en première instance et balayerait des décennies de coopération. En témoignent la teneur des messages d’Ursula Von Der Leyen, de Charles Michel et Oliver Varhelyi.
Le communiqué, sanctionnant les travaux de la cinquième session de la commission mixte d’évaluation du protocole de pêche Maroc-Union européenne 2019-2023, tenue le 13 juillet à Bruxelles, avait mis aussi l’accent sur cet engagement. La partie européenne avait alors salué le «partenariat global et mutuellement bénéfique, qui fait du Maroc et de l’UE des partenaires stratégiques pour la stabilité, le développement et la prospérité dans la région».
Le contexte des visites d’Aziz Akhannouch et Nasser Bourita à Bruxelles n’est pas sans rappeler le dialogue que le Maroc et l’UE avaient initié au lendemain de la décision de la CJUE du 21 décembre 2016, en faveur du Polisario. Pour mémoire, en mai 2017 à Madrid, le chef de la diplomatie avait plaidé pour une «protection de l’association entre le Maroc et l’UE et de prendre en considération les intérêts stratégiques des deux parties». Un dialogue qui avait permis le retour en juillet 2019, avec la bénédiction du Parlement européen, des pêcheurs espagnols dans les eaux sahariennes du Maroc.
Parallèlement à ces déplacements de hauts responsables de l’exécutif marocain, les professionnels de la pêche marocains et espagnols travaillent sur le projet d’une coopération bilatérale qui ne soit pas l’otage des plaintes répétitives du Polisario devant la CJUE, réclamant annulation des accords entre le royaume et l’UE, incluant le Sahara occidental. Les armateurs des deux côtés ont tenus, jusqu’à présent, deux rencontres : le 2 août à Tanger et le 10 octobre à Cadix. Une autre est prévue vers la fin de cette année.