Menu

Grand Angle

Stress hydrique : Le Maroc dans la zone rouge des pays les plus concernés par la sécheresse

Le Maroc figure parmi les pays les plus concernés par le stress hydrique à travers le monde, selon les données actualisées du World Resources Institute (WRI). Le centre de recherches a classé le royaume à la 27e place sur 164, dans la zone rouge qui constitue la deuxième des régions les plus menacées par la sécheresse et ses effets, autant sur le plan environnemental qu’économique et social.

Publié
Photo d'illustration / DR.
Temps de lecture: 4'

Connu pour son écosystème fragile, le pourtour de la Méditerranée fait partie des zones les plus touchées par la sécheresse à travers le monde, encore plus dans un contexte global des dérèglements climatiques. Les régions d’Afrique et du Moyen-Orient sont encore plus concernées, notamment le Maroc, classé rouge parmi les pays à risque élevé et 27e sur les 164 pays analysés par le World Resources Institute (WRI). Dans cette étude, le centre de recherche indique qu’un pays confronté à un «stress hydrique extrême» utilise 80% ou plus de son approvisionnement disponible. Un pays classé parmi la zone à «stress hydrique élevé» signifie qu’il sollicite 40% à 80% de ses ressources.

Selon les données actualisées du centre de recherches basé à Washington (Etats-Unis), le phénomène est particulièrement extrême dans 25 pays, qui abritent au total un quart de la population mondiale. De Bahreïn, premier mondial, à la Syrie, 25e, beaucoup de ces pays principalement concernés se situent d’ailleurs dans la zone MENA, à l’image du Koweït (3e), du Liban (4e), d’Oman (5e), du Qatar (6e), des Emirats arabes unis (7e), de l’Arabie saoudite (8e), d’Israël (9e), ou encore de l’Egypte (10). De la région d’Afrique du Nord, la Tunisie (20e) figure également parmi les régions à risque extrême.

D’autres pays d’Europe et du reste de l’Afrique occupent aussi une place dans ce classement, comme le Botswana (13e), la Belgique (18e), la Grèce (19e), la Namibie (21e), ainsi que l’Afrique du Sud (22e).

La Maroc particulièrement concerné dans la zone MENA

Juste après le Mexique (26e), le Maroc (27e) est parmi les principaux 22 pays à risque élevé. Il devance ainsi l’Erythrée (28e), l’Espagne (29), l’Algérie (30e), le Pakistan (31e), le Pérou (32e), le Turkménistan (33e), l’Ouzbékistan (34e), la Thaïlande (35e), l’Andorre (36e), l’Albanie (37e) ou encore le Niger (38e). La Turquie (39), l’Afghanistan (40e), l’Italie (41e), le Kirghizistan (42e), le Portugal (43e), le Népal (44e), Djibouti (45e), la Mongolie (46e) et la Macédoine (47e) figurent dans cette même zone.

Par sa situation géographique au confluent des climats méditerranéen, sec et semi-aride, le Maroc fait partie en effet des régions les plus durement touchées par la sécheresse dans le monde. En 2020, une étude de l’Université Mohammed VI Polytechnique et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a déjà indiqué que le pays devrait se préparer à des hivers de moins en moins pluvieux. Deux ans plus tard, les données chiffrées ont montré que le royaume vivait la pire sécheresse de son histoire.

Selon le WRI, autant ces pays sont confrontés chaque année à un stress hydrique élevé, autant la quasi-totalité de leurs réserves d’eau disponibles – quoique limitées – sont sollicitées. Par conséquent, au moins 50% de la population mondiale, soit près de 4 milliards de personnes, est confronté à une sécheresse extrême pendant au moins un mois par an, avec un impact sur «la vie, l’emploi, la sécurité alimentaire et énergétique des personnes».

En effet, l’eau est une ressource naturelle «essentielle à la culture et à l’élevage du bétail, à la production d’électricité, au maintien de la santé humaine, à la promotion de sociétés équitables et à la réalisation des objectifs climatiques mondiaux». «Sans une meilleure gestion de l’eau, la croissance démographique, le développement économique et le changement climatique risquent d’aggraver le stress hydrique», alerte ainsi le centre de recherche.

Une reconfiguration de la gouvernance pour limiter les méfaits sur le développement

Les causes du stress hydrique croissant dans les pays et régions les plus touchés sont multiples, d’autant que «partout dans le monde, la demande en eau dépasse les ressources disponibles», note l’analyse, ajoutant que «la demande a plus que doublé depuis 1960». «L’augmentation de la demande en eau est souvent le résultat de la croissance démographique et d’industries telles que l’agriculture irriguée, l’élevage, la production d’énergie et l’industrie manufacturière», soulignent les auteurs, tout en mentionnant «le manque d’investissement dans les infrastructures hydrauliques, les politiques d’utilisation non durables de l’eau ou la variabilité accrue due au changement climatique».

Sans intervention dans ce sens, allant de pair avec une meilleure gouvernance de l’eau, «le stress hydrique continuera de s’aggraver, en particulier dans les zones où la population et l’économie connaissent une croissance rapide», note le WRI. Et d’affirmer que les régions les plus touchées par sont le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA), où «83% de la population est exposée à un stress hydrique extrêmement élevé», de même que l’Asie du Sud, où 74% des habitants sont concernés.

Le WRI prévoit que d’ici 2050, un milliard de personnes de plus seraient confrontées à une sécheresse extrêmement élevée, malgré les efforts globaux pour limiter les conséquences des dérèglements climatiques, notamment l’augmentation de la température mondiale à 2,4 °C d’ici 2100, dans «un scénario optimiste».

Avec le développement de la population et des modes de vie, la demande mondiale en eau devrait par ailleurs augmenter de 20 à 25 % d’ici 2050, tandis que «le nombre de bassins versants confrontés à une forte variabilité d’une année à l’autre, ou à des approvisionnements en eau moins prévisibles, devrait augmenter de 19%». Dans la région MENA, cela signifiera que la totalité (100%) de la population vivra dans un stress hydrique extrêmement élevé d’ici 2050. En l’espèce, selon le WRI, les impacts pourraient dépasser les conséquences environnementales et économiques, notamment le poids de ce phénomène sur le PIB, pour revêtir une dimension de stabilité politique.

gustavo321
Date : le 24 août 2023 à 14h45
: aurait du faire face. Le Maroc a trop attendu pour faire face à ce problème dont on parle depuis 20 ans maintenant; De plus les restrictions imposées par les nouvelles lois ne sont jamais appliquées, tel que les autorisations pour creuser les puits, plus de la moitié des puits creusés est illégalle; Aussi l'arrivée des gros investisseurs dans l'agriculture n'a fait qu'accentuer le problème et au passage sacrifier les petits agriculteurs( Hmad et Mohamad); J'espère aussi que l'accord d'exploiter les terres marocaines pour la culture de l'avocat par des sociétés israéliennes a été annulé. Je rajouterai la déforestation qui a aussi eu son impact; J'ai vu des superficies d'arganier être rasées alors qu'une loi interdit l'abattage de cet arbre, pourtant patrimoine mondial.
Btof
Date : le 24 août 2023 à 13h30
Personne ne fait rien contre la déforestation sauvage du nord et spécialement de la zone Azla a Oud lau . Tous les jours la forêt est coupée en plein jour. Des constructions illégales poussent comme des champignons sur les terres de l’état. Des déversements de déchets des constructions et les poubelles sont jetées dans la forêt. Les représentants des autorités locales passent et ne disent rien. Les gardes forestier passent et ne disent rien. Après ils s’étonnent que les puits sont secs et que la sécheresse gagne du terrain. Entre sécheresse et pollution, ils sont entrain de détruire l’écosystème et l’avenir de leurs enfants
wek up
Date : le 24 août 2023 à 11h30
: aurait du faire face. Le Maroc a trop attendu pour faire face à ce problème dont on parle depuis 20 ans maintenant; De plus les restrictions imposées par les nouvelles lois ne sont jamais appliquées, tel que les autorisations pour creuser les puits, plus de la moitié des puits creusés est illégalle; Aussi l'arrivée des gros investisseurs dans l'agriculture n'a fait qu'accentuer le problème et au passage sacrifier les petits agriculteurs( Hmad et Mohamad); J'espère aussi que l'accord d'exploiter les terres marocaines pour la culture de l'avocat par des sociétés israéliennes a été annulé. Je rajouterai la déforestation qui a aussi eu son impact; J'ai vu des superficies d'arganier être rasées alors qu'une loi interdit l'abattage de cet arbre, pourtant patrimoine mondial.
Citation
gustavo321 à écrit:
C'est l'un des problèmes les plus sérieux et prioritaire auquel le Maroc fait face et auquel il se doit de trouver des solutions adaptées, et en urgence. Au plus haut niveau de l'Etat cette question de stress hydrique est prise très au sérieux et des plans audacieux et basés sur des études approfondies ont été déployés afin de répondre à moyen terme efficacement à ce challenge. Mais il est vrai qu'un travail de fond reste à faire en matière de sensibilisation et d'éducation des populations quand aux comportements et habitudes devant prévaloir en matière de consommation et d'usage d'eau. Pour ce qui est de l'agriculture nombre d'études se sont succédées concernant l'exportation d'eau à travers des produits agricoles hydrophages tels que la pastèque ou l'avocat, et de plus en plus de voix s'élèvent pour contrôler, réduire ou interdire certaines types de cultures de ce type. Des actions concrètes devraient suivre dans ce domaine au cours des prochaines années, espérons-le.
gustavo321
Date : le 23 août 2023 à 21h26
C'est l'un des problèmes les plus sérieux et prioritaire auquel le Maroc fait face et auquel il se doit de trouver des solutions adaptées, et en urgence. Au plus haut niveau de l'Etat cette question de stress hydrique est prise très au sérieux et des plans audacieux et basés sur des études approfondies ont été déployés afin de répondre à moyen terme efficacement à ce challenge. Mais il est vrai qu'un travail de fond reste à faire en matière de sensibilisation et d'éducation des populations quand aux comportements et habitudes devant prévaloir en matière de consommation et d'usage d'eau. Pour ce qui est de l'agriculture nombre d'études se sont succédées concernant l'exportation d'eau à travers des produits agricoles hydrophages tels que la pastèque ou l'avocat, et de plus en plus de voix s'élèvent pour contrôler, réduire ou interdire certaines types de cultures de ce type. Des actions concrètes devraient suivre dans ce domaine au cours des prochaines années, espérons-le.
LynTu
Date : le 23 août 2023 à 19h51
Salam, Il est nécessaire d'être assez ferme concernant l'utilisation de l'eau et cela même avec les touristes et les municipalités. Les projets sont en cours ... des centrales de dessalement pourront venir faire face au stress hydrique...inshAllah Mais ... il convient de s’interroger sur les impacts de ces usines sur l’environnement et en particulier sur les écosystèmes marins. La mer Méditerranée est prise en assaut par les usines espagnoles, israéliennes, italiennes, Libyennes, algériennes,... de dessalement. Les eaux usées, très salées et contenant différents résidus chimiques sont déversées dans la mer, parfois après traitement...
Noproblemo
Date : le 23 août 2023 à 19h13
Remplacer l'eau des piscines par de l'eau de mer qui ne nécessite pas de chlore. Limiter l'usage du hammam en attribuant un temps limité aux clients, opté pour des terrains de golf synthétique.
Berkshire
Date : le 23 août 2023 à 18h49
Le Maroc exporte son eau sous forme d’avocat, de melon et de pastèque … c’est l’agriculture qui consomme les plus gros volumes des réserves nationales.
Ahwal_
Date : le 23 août 2023 à 18h13
Pourtant aussi loin que je me souvienne dans les pub de la tv marocaine il y a toujours eu des recommandations pour éviter le gaspillage de l'eau.
bouza75
Date : le 23 août 2023 à 18h09
On à beau tirer l'alarme depuis des années rien n'y fait. Si vous séjournez dans un hotel au Maroc vous verrez que bien souvent les chasses d'eau coulent en permanence sans que cela ne dérange personne. De même dans les résidences touristiques les tuyaux d'arrosage fonctionnent en permanence y compris durant cet été ( je l'ai vu de mes yeux). Tant que l'eau n'aura pas son juste prix les comportements ne changeront pas et le pays ira droit dans le mur.
Dernière modification le 24/08/2023 14:45
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com