Les voyageurs en provenance du Maroc et ayant déjà eu un visa pour le Canada, lors des dix dernières années, ou détenteurs d’un visa américain valide, sont désormais éligibles pour soumettre une autorisation de voyage électronique (AVE) au lieu d’une demande de visa classique afin de se rendre au Canada par voie aérienne. A partir de ce mardi 6 juin, cette mesure s’est en effet étendue au royaume, de même que douze autres pays : Antigua-et-Barbuda, Argentine, Costa Rica, Panama, Philippines, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Seychelles, Thaïlande, Trinité-et-Tobago, Uruguay. Les bénéficiaires peuvent profiter d’un séjour pouvant aller jusqu’à six mois, permettant ainsi aux touristes, voyageurs d’affaires ou d’agrément de se passer du coût et des longues procédures conventionnelles de visa.
Annoncée par le ministre canadien de l’Immigration, des réfugiés et de la citoyenneté, Sean Fraser, cette mesure est voulue aussi comme un moyen de contribution à «la croissance de l’économie canadienne en favorisant le voyage, le tourisme et le commerce international, de même qu’en renforçant les relations du Canada avec ces pays, tout en assurant la sécurité des Canadiens», selon un communiqué. «Cette décision permettra également d’éviter l’ajout de milliers de demandes au volume à traiter, ce qui permettra de traiter plus efficacement les demandes de visa et profitera au final à tous les demandeurs», a ajouté la même source. Plus qu’un moyen pratique pour les voyageurs, cet élargissement «augmentera également les voyages, le tourisme et les retombées économiques, tout en renforçant les liens avec ces 13 pays», a déclaré Fraser, issu du Parti libéral.
Pour sa part, la ministre d’Affaires mondiales du Canada, Mélanie Joly, a souligné que cette démarche partait du principe de «faire en sorte qu’il soit plus facile de visiter [le pays]», d’autant que cet élargissement contribuera aux «efforts pour s’engager davantage dans la région, renforcer les liens interpersonnels et rendre les déplacements au Canada plus faciles, plus rapides et plus sécuritaires pour tous». Concernant les voyageurs non-admissibles à l’AVE ou se rendant au Canada autrement que par voie aérienne, ils devront encore présenter un visa de visiteur. Dans ce sens, le site Canada.ca/eTA fournit de plus amples informations sur l’AVE.
Renflouer les caisses à travers un tourisme plus ouvert
Randy Boissonnault, ministre du Tourisme du Canada, souligne par ailleurs que l’élargissement de cette autorisation constitue «une étape importante» pour aider l’industrie touristique à «atteindre de nouveaux sommets». «En simplifiant le processus d’entrée pour les voyageurs internationaux, nous envoyons un message fort que le Canada est ouvert pour les affaires, les aventures et les expériences inoubliables. Cette décision stratégique soutient notre économie des visiteurs en dynamisant nos collectivités locales et en créant d’innombrables possibilités d’emploi», a-t-il ajouté. A ce titre, le responsable a indiqué qu’il ne s’agissait pas uniquement d’«attirer des visiteurs», mais aussi de «mettre en valeur les paysages à couper le souffle, les cultures diversifiées et l’hospitalité chaleureuse qui définissent le Canada».
L’AVE devient ainsi un document de voyage numérique dont peuvent bénéficier les voyageurs marocains dispensés de l’obligation de visa classique, pour un coût de 7$. Le Canada assure par ailleurs que la plupart de ces demandes sont «automatiquement approuvées en quelques minutes». A cet effet, «les voyageurs n’ont besoin que d’un passeport valide, une carte de crédit, une adresse courriel et l’accès à Internet», souligne-t-on. Depuis que ce programme a pris effet, en août 2011, près de 20,9 millions d’AVE ont été délivrées. Depuis avril 2017, les ressortissants du Brésil, de Bulgarie et de Roumanie y sont admissibles.
D’ici l’année prochaine et dans le contexte de cet élargissement, le Canada dit s’attendre à recevoir «200 000 (ou 20%) de visiteurs de plus en provenance de ces 13 pays». Dans les dix prochaines années, les autorités canadiennes estiment que l’augmentation du nombre de voyageurs devrait rapporter «près de 160 millions de dollars en recettes touristiques supplémentaires».