Baptisé Sawian, le premier projet de la Fondation Désertec, a bien du mal à voir le jour. L’accord annoncé, le 1er novembre, par le journal allemand Sueddeutsche, entre l’Allemagne, l’Italie, la France, l’Espagne et le Maroc, n’a pas finalement pas été signé, lors de la 3e conférence Dii (Désertec industrial initiative) Desert Energy 2012, les 7 et 8 novembre, à Berlin. A défaut de l’accord de l’Espagne, les représentants du Maroc, de la France, de l’Italie, de Malte et du Luxembourg se sont contentés de signer une déclaration d’intention, rapporte EFE. L’objectif : donner un cadre politique à ce projet pilote pour déboucher, ensuite, sur un accord gouvernemental entre les mêmes Etats, expliquent les Echos.fr
Le projet que les 5 pays veulent mettre en place, dans le cadre de Désertec, est préparé depuis deux ans par Dii et l’Agence nationale marocaine pour l’énergie solaire (Masen) en collaboration avec l’opérateur espagnol Red Electrica. La commission européenne a qualifié le projet de faisable, mais l’Espagne refuse de s’engager. Ce projet pilote, évalué à 600 millions d'euros, sur 400 milliards d’euros pour la totalité des ambitions de Désertec, fait l'objet de discussions complexes sur le partage des coûts entre les différents pays.
Chinois et Américains entrent au capital
Si l’Espagne acceptait, comme l’espèrent les 5 autres pays, il s’agirait de construire dans le désert marocain une centrale électrique fonctionnant à l’énergie solaire et éolienne pour produire une centaine de mégawatts. Parallèlement, serait construite une centrale solaire thermique de 150 mégawatts. Dii continue à travailler sur ce projet, mais il ne pourra pas voir le jour sans l’accord de l’Espagne qui se trouve sur la route de l’électricité, entre le Maroc et l’Europe.
Si le royaume ibérique traine les pieds, des sociétés chinoise et américaine manifestent leur intérêt. «Des discussions ont lieu sur le fait que cette entreprise chinoise et l'américain First Solar deviennent actionnaires», confirme une porte-parole de Desertec, selon les Echos.fr. La société chinoise State Grid Corporation of China (SGCC), a l’avantage de disposer d’une expérience dans le transport d'électricité en courant continu. Son entrée au capital de Désertec, avec l’américaine First Solar, aurait l’avantage de compenser le départ de la société Siemens, pilier du projet, qui s’est retirée le 22 octobre.