Un tribunal de la wilaya de Tindouf en Algérie a condamné 17 Sahraouis à deux ans de prison chacun. Ils sont accusés de «contrebande» de produits de consommation, notamment l’huile de table, rapporte le Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf (Forsatin), ce mercredi 5 juillet.
Une version contestée par le groupe des Sahraouis. Ils affirment que la quantité d’huile saisie était destinée à leur propre consommation lors des vacances de l’Aïd El Kebir et d'été qu’ils prévoyaient de passer chez des proches en Mauritanie. La saison estivale connait traditionnellement un exode de la population des camps vers le voisin mauritanien ou des zones qui bénéficient de températures plus clémentes.
El Polisario lo ha vuelto a hacer. Vendieron el aceite de calidad de la ayuda humanitaria en el mercado negro y le dieron a mi gente de Tinduf aceite estropeado. ¡Todos se enfermaron! Al Polisario no le importa la salud de los refugiados ni el medio ambiente. ¡Eso debe parar! pic.twitter.com/xuGSxmXAPE
— Jadiyetu (@RealJadiyetu) July 6, 2022
Pour plaider leur bonne foi, les détenus ont présenté les autorisations de circulation dûment délivrés par les services du Polisario. Des documents que le tribunal de la wilaya de Tindouf n’a pas reconnu, arguant que sur le territoire algérien il n’y a qu’un seul Etat et non deux, ajoute la même source.
En juin 2021, les autorités algériennes ont imposé aux habitants des camps de Tindouf souhaitant se déplacer à l’extérieur d’obtenir au préalable un «ordre de mission» délivré exclusivement par le gouverneur algérien de la wilaya de Tindouf. Une décision qui rend nulles et non avenues les «autorisations» de déplacement accordées auparavant par le «ministère de l’Intérieur» du Polisario.
Cette affaire de «contrebande» remonte à la semaine dernière, lorsque l’armée algérienne qui quadrillent en permanence les camps de Tindouf a procédé à l’arrestation des Sahraouis qui s’apprêtaient à prendre la destination de la Mauritanie. Leurs familles ont vainement organisé un sit-in devant le camp Rabouni, le siège administratif du Polisario, samedi 2 juillet, pour réclamer leur libération.