Amine El Khalifi, un ressortissant marocain âgé de 29 ans, devra passer les trente prochaines années de sa vie derrière les barreaux. Accusé d’avoir projeté de faire exploser le Capitole, le jeune homme a, en effet, été condamné hier, vendredi 14 septembre, par un juge fédéral, a fait savoir l’agence de presse britannique Reuters.
Il avait accepté, en juin dernier, de plaider coupable de «tentative d’usage d'armes de destruction massive». Il risquait initialement une peine de réclusion à perpétuité. Les services su procureur lui ont alors proposé un accord de conciliation sur une peine allant de 25 à 30 ans de prison.
Amine El Khalifi s’est fait, en réalité, piéger par le FBI. Et la défense n’a rien pu y faire. «Le FBI contrôlait et observait tous les actes de M. El Khalifi, y compris au moyen d'une surveillance aérienne», ont déclaré les avocats de la défense. Ses derniers avaient plaidé pour une peine réduite, en mettant en avant le fait que leur client «n'avait jamais mis aucune vie en péril puisque les explosifs qui lui avaient été fournis étaient faux», rapporte Reuters.
Rétrospective
Le jeune marocain avait atterri en 1999 aux Etats-Unis avec un simple visa touristique. Depuis, il est resté en situation irrégulière. Ce n’est que douze ans plus tard, en janvier 2011 qu’il commence à attirer l’attention de la police américaine. En décembre 2011, alors qu’il cherchait à «être associé à un groupe extrémiste armé», Amine fait la connaissance d’un agent du FBI, se faisant passer pour Youssouf, un membre d’Al Qaeda.
Le Marocain lui aurait alors confié à plusieurs reprises «désir de mener une opération dans laquelle il utiliserait une arme et tuerait des gens face à face». Selon le FBI, El Khalifi avait pensé à s’en prendre à une synagogue, des installations militaires ou encore un restaurant fréquenté par des hauts responsables de l’armée américaine.
Le 17 février dernier, il est arrêté dans un parking proche du Capitole, à Washington, en possession d’une bombe et d’une arme automatique. « Il avait l'intention d'abattre des gens et de faire exploser la bombe», indiquait alors le ministère de la Justice américain. «L'arme et la bombe avaient été rendues inoffensives par les forces de l'ordre et ne constituaient pas une menace pour la population». Mais Amine n’en savait rien. La Maison blanche elle avait été mise au courant la veille de son arrestation.
Récemment, l’Associated Press a révélé que le FBI lui avait versé la somme de 5700 dollars pour qu’il puisse mener son projet d’attentat. Amine El Khalifi serait-il allé jusqu’au «bout» si il n’avait pas perçu cet argent ? Aurait-il tenté de faire exploser le siège du Congrès américain s’il n’avait jamais rencontré Youssouf ? N’y avait-il pas d’autres moyens pour lui montrer le bon chemin ? On n'en saura pas plus.