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Grand Angle

Selon Abdelali Hamieddine, « Il y a des partis qui ne souhaitent pas la réussite de l’expérience du PJD au gouvernement » [Interview]

C’est une première dans la vie politique au Maroc. Le ministère de l’Intérieur a osé franchir le Rubicon en interdisant une manifestation du PJD dans une place publique à Tanger, de surcroît présidée par Abdelilah Benkirane qui n’est autre que le chef du gouvernement et le supérieur hiérarchique du ministre de l’Intérieur. Sur les raisons de cette mesure, pour le moins bizarre, et sur ce que compte entreprendre le PJD, nous avons réalisé cet entretien avec Abdelali Hamieddine, membre du secrétariat général de la Lampe.

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Yabiladi : L’interdiction des autorités de Tanger de la cérémonie de clôture du forum de la jeunesse du PJD ne vous-a-t-elle pas surpris?

Abdelali Hamieddine : D’une certaine manière, oui. Les organisateurs du forum avaient, depuis un mois, eu l’accord des autorités locales pour tenir une grande fête le samedi 1er septembre à la Place des Nations à Tanger. Deux jours avant cette date, la wilaya de la capitale du Détroit a invité les organisateurs du Forum à changer le lieu de la cérémonie de clôture sous prétexte de l’approche d’élections locales. Une proposition refusée catégoriquement par la jeunesse. Ce n’est qu'après que les autorités ont décidé d’interdire cette fête. Une mesure notifiée par écrit.

Après cette mesure inédite que comptez-vous faire ?

A.H : Le secrétariat général du PJD tiendra, le mardi, une réunion exceptionnelle, d’habitude nous nous réunissons le samedi. Pour le moment, l’ordre du jour n’est pas encore fixé, mais il est fort probable que l’interdiction de la tenue de la séance de clôture des travaux du forum de la jeunesse du PJD à la Place des Nations à Tanger, par les autorités locales fasse l’objet d’un examen. Une décision vivement dénoncée par toutes les composantes de notre parti.

Justement quelle a été la réaction de Abdelilah Benkirane suite à cette interdiction ?

A.H : Il n’a pas dit grand-chose. Il s’est contenté de clamer les jeunes en leur adressant un message rassurant et de ne pas tomber dans le piège des autres qui veulent troubler la fête de la jeunesse du parti.

Ne peut-on pas dire de cette interdiction qu’elle met fin à la lune de miel entre le Palais et PJD ?

Il n’y a pas de relation directe entre le Palais et le PJD. Notre formation n’a pas de relais au sein du palais pour que l’on puisse parler de détérioration de relation.

Selon vous quelle en serait la raison de cette interdiction ?

A.H : Peut-être que les conclusions du forum de la jeunesse du PJD n’ont pas été du goût de certains partis…

Justement certains font le lien entre cette décision des autorités de Tanger et votre dernier article sur l’inconstitutionnalité des mesures prises par le roi Mohammed VI concernant la diligence d’une enquête dans les milieux des forces de l’ordre opérant dans les postes frontières suite à des plaintes déposées par des MRE, les accusant de mauvais traitements ?

A.H : Mes propos étaient tout à fait conformes à la nouvelle constitution et à aucun moment je n’ai manqué de respect à l’institution royale. Si ce que j’ai dit était à l’origine de cette interdiction cela prouverait que des parties ne souhaitent nullement la réussite de cette expérience ambitionnant de mettre les bases élémentaires pour une pratique saine de la politique au Maroc, et ce, en parfaite harmonie avec la nouvelle constitution du 1er juillet 2011. Ces parties œuvrent pour que cette loi fondamentale ne dépasse pas le rôle qu’elles lui ont assigné : une façade destinée à l’étranger. Et rien de plus.

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