Loisirs sexistes !
«Quand mon fils joue avec les poupées de sa sœur, mon mari se met en colère» raconte Loubna. Si cette situation amusait la jeune femme au début, cela l’agace au plus au point maintenant. «Il n’a que deux ans, une poupée ou une voiture, c’est un jouet pour lui !». «J’ai refusé une petite cuisinière à mon fils, je sais, c’est bête»regrette Nassima. «Mon garçon adore faire de la danse, mais je l’ai inscrit dans un club de judo» témoigne Camélia. «Ma fille n’a pas le droit de jouer dehors, je ne veux pas qu’elle se salisse. Son frère peut se débrouiller» nous dit Halima. Différents témoignages, mais un seul contexte : l’éducation sexiste a la peau dure.
Et si on fait un tour dans les magasins de jouets, le sexisme est encore plus important. Les jouets pour nouveaux nés et bébés ne sont pas encore sexistes, mais après cela se gâte. Une petite fille est une ménagère ou une maman, et un petit garçon est bricoleur. Dans le monde rose de nos filles, elles sont s’occupent des tâches ménagères, sourire aux lèvres. Elle imite cette maman dans son ménage, cette maman qui a longtemps milité pour ne plus avoir l’exclusivité des tâches ménagères. «Est-ce qu’on a oublié que les jouets ont un rôle important dans le développement des enfants ?» s’indigne Maria, maman de deux petites filles.
Et après les jouets et les loisirs, viennent les manuels scolaires. Au fil des ans, la maman prépare toujours le dîner pendant que le papa lit le journal ou regarde la télévision.
Et si c’était normal ?
Car, oui, on attaque la société, les clichés et l’éducation. Mais est ce qu’on s’est déjà demandé si la nature était ainsi faite ? Un centre de recherches à Atlanta a tenté une expérience plus ou moins insolite. Les chercheurs ont pris 11 singes mâles et 11 singes femelles qui n’ont pas encore atteint l’âge adulte (entre 1 et 4 ans). Des échantillons qui n’avaient pas été influencés par la publicité ou la pression sociale. Et devinez quoi ? Les mâles ont préféré joué avec les camions tandis que les femelles ont préféré la poupée. Alors, cette différence aurait-elle une raison biologique ? «Nous voulons l’égalité, mais nous sommes différentes des hommes» commente Fadwa. Pour elle, les femmes sont plus sensibles, et surtout plus maternelles. «Même si j’éduque mes enfants avec égalité, je n’oublie pas que mon fils n’apprécie pas le bisou à la sortie de l’école, contrairement à ma fille» témoigne Ibtissam.
«Si on réfléchit, on ne peut pas donner exactement la même éducation aux filles et aux garçons» nous dit Fatema. «Je veux bien apprendre la cuisine et le ménage à mon fils pour qu’il puisse se débrouiller tout seul et aider sa femme, mais je suis contre ces femmes qui n’apprennent rien à leurs filles, sous le prétexte de vouloir être moderne».
A l’adolescence aussi, on permettra aussi au garçon de «traîner» dehors tout en imposant des couvre-feux très stricts à la fille. Le fils aura pour mission de «protéger» sa sœur. Et plusieurs mères ne verront même pas d’inconvénient à ce que le petit prince se batte et affirme sa virilité dans la rue ! La fille, elle, doit être le plus calme possible !
Si cette différence est naturelle, n’en rajoutons pas, ladies. Pourquoi notre fille ne ferait pas du Judo pendant que le petit apprend à danser ? Ou, pourquoi il ne pourrait pas jouer à la poupée ? C’est à nous de faire cesser ces préjugés presque ridicules !