Cette fermeture est attribuée aux pressions marocaines selon El Pais qui cite des sources diplomatiques espagnoles à Rabat. D'autres sources proches des services secrets assurent pourtant que le départ de Tétouan est le début d'une restructuration du déploiement du CNI au Maroc, qui verra sa présence renforcée dans la capitale Rabat.
Les deux militaires espagnols, officiellement accrédités à Tétouan, un colonel et un commandant d'artillerie, auraient faits leurs adieux ces jours-ci, affirme El Pais. Le quotidien ajoute que le colonel prévoyait de quitter son poste cet été, alors que son adjoint pensait à prolonger son séjour sous les ordres d'un autre chef. Mais ils auraient reçus l'ordre de leur quartier général, de faire leurs valises et aucun des deux ne sera remplacé.
Il y a quelques mois, le chef du bureau du CNI à Nador, a été expulsé par Rabat. Cette représentation a finalement été fermée en mars. Le service ibérique a par la suite été accusé par des publications marocaines de financer les activités de Chakib Al Khayari, président de l'Association Rif des droits de l'Homme (ARDH), condamné hier à 3 ans de prison. Ainsi après celle de Nador, l'État marocain se tournerait vers l'antenne CNI de Tétouan. Sans évoquer les motifs, un diplomate espagnol a assuré à El Pais que la fermeture du bureau tétouanais revêt plus d'importance que celui de Nador.
Le CNI a été créé en 2002. Il a succédé au Centre supérieur d’information de la défense (CESID), qui lui-même a succédé aux services franquistes. Son quartier général est situé près de Madrid. Sa principale mission est la surveillance de la mouvance islamiste et des groupes extrémistes en Espagne. Il opère dans plus de 80 pays, particulièrement en Afrique du Nord (surveillance des enclaves de Ceuta et Melilla), au Moyen-Orient et en Amérique du Sud.