A Rio de Janeiro se tient depuis aujourd'hui, mercredi 20 juin, le sommet mondial sur le développement durable (Rio+20). Cet évènement permettra à près de 80 nations, dont le Maroc, d’aborder plusieurs thèmes dont «la gestion de l’eau dans le monde». Une thématique qui intéressera certainement le royaume puisqu’elle est abordée les habitants de l’oasis d’Errachidia crient à l’assèchement de la nappe phréatique. Une situation qui devient peu à peu alarmante.
Il y a encore une trentaine d’année, le problème ne se posait pas. La distribution de l'eau dans l'immense oasis; aujourd'hui menacée d'assèchement, se faisait à l’aide d’un système d'irrigation séculaire assuré par la pratique des tours d'eau et géré par les habitants selon des rites berbères ancestraux, indique l'AFP. Ce système permettait de maintenir un débit d'eau régulier tout au long de l'année.
Mais aujourd’hui, les habitants de la ville se battent pour continuer d’avoir de l’eau et c’est une tâche bien difficile. Moha M'barek, un octogénaire né dans l'oasis et qui y possède un petit terrain agricole, a dû creuser «quatre puits avant de trouver l'eau». «Autour de moi, les voisins n'ont pas d'eau. Avant, il y en avait partout», a-t-il indiqué à AFP.
Ce changement radical est dû à l’assèchement de la nappe phréatique accélérée par la gestion individuelle de l’eau par les agriculteurs. Pour freiner cette avancée à grand pas vers le désert, les habitants d’Errachidia se sont mobilisés pour optimiser la gestion de l’eau. «Nous avons créé une coopérative pour gérer l'eau collectivement. Sinon, [tout le feuillage actuellement présent, ndlr] n'existerait plus. Il n'y aurait plus rien, tout serait mort, séché», confie à AFP Moha Bousseta, le président de la coopérative d'eau d'Izilf, une palmeraie située au cœur de l’oasis.
Reportage dans l'oasis d'Errachidia
Le Maroc compte plusieurs oasis, tous localisés dans le sud du pays. Ayant constaté la récurrence du problème de l’eau. Le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement a mis en place, en 2004, une stratégie nationale de développement et d’aménagement des oasis. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a appuyé cette démarche en proposant, en 2006, un programme de lutte contre la désertification par la sauvegarde et la valorisation des oasis. Les perturbations climatiques de ces dernières années n’ont pas favorisé le déploiement correct de tous ces programmes.
Si le royaume n'arrive pas à régler la question de l'assèchement des oasis, le désert occupera une plus grande partie du territoire marocain, des centaines de milliers de familles vont à terme se retrouver sans ressource et l'on assistera à la disparition d'un patrimoine national vieux de plusieurs centaines d'années et utile au secteur du tourisme. Le sommet mondial sur le développement durable qui prend fin le 22 juin sera-t-il en mesure d’apporter des solutions à la menace qui guette les oasis chérifiens et d’apaiser l’inquiétude de ses habitants ?