Le Parti socialiste unifié (PSU), petite formation de gauche sur l’échiquier politique, fait la une de l’actualité partisane. Une médiatisation due essentiellement aux disputes récurrentes et ouvertes entre la secrétaire générale, Nabila Mounib, et son principal adversaire, Omar Balafrej.
Après une période d’accalmie, la guerre des deux têtes d’affiche au sein du PSU a repris ces derniers jours, à la faveur des sorties conspirationnistes de Mme Mounib sur la pandémie du nouveau coronavirus. Face à cette dérive de la professeure d'endocrinologie à l'Université Hassan II de Casablanca, le député FGD a marqué ses distances avec la direction du PSU. Il se considère désormais comme «exclu» du parti depuis qu'au mois de mars dernier, Mme Mounib a décrété son véto contre la tenue d’une conférence que Balafrej devait animer au siège central du parti.
Si la rupture du député avec le PSU est une question de temps, il tient à ménager sa relation avec la Fédération de la gauche démocratique. «Je sui fière d’adhérer à la FGD qui a constitué un rêve qui, malheureusement, ne s’est pas encore réalisé», souligne Balafrej dans une interview accordée à l’hebdomadaire arabophone Al Ayam. Le parlementaire a déjà présenté sa démission du bureau politique du PSU.
Le grand projet de la FGD renvoyé sine die
«Les promesses que nous avons données aux citoyens lors des précédentes législatives était de passer du projet de Fédération à la fondation d’un nouveau parti ouvert sur les jeunes», rappelle-t-il. Il accuse Nabila Mounib d’ «assumer la responsabilité» dans le blocage de la fusion entre le PSU, le CNI et le PADS.
Le député a, par ailleurs, annoncé son refus de se présenter aux prochaines élections législatives, «parce que la Fédération que nous avons promise n’a pas vu le jour». Mais les indiscrétions au sein du PSU avancent un éventuel rapprochement entre Omar Balafrej et le Congrès national ittihadi (CNI), l'une des principales composantes de la FGD. Ce que dément toutefois l'entourage du député.
Le grand projet de fusion, annoncé en 2014, est reporté sine die. L'ancien secrétaire général du PSU, Mohamed Moujahid (2005-2010) y croit encore. Contacté par Yabiladi il affirme que «l’instance décisionnelle de la FGD a mis en place, il y a quelques mois, quatre sous-commissions chargées d’accélérer le rythme de l’intégration». «Elles sont toutes tenues de présenter à l’instance décisionnelle de la FGD des rapports sur les compromis auxquels nous sommes parvenus», précise-t-il.
Moujahid rappelle que l’union de la gauche «est dans l’intérêt du peuple marocain. Actuellement nous avons réussi à créer 30 instances locales réunissant des représentants des trois partis. Tous ces efforts sont louables mais il faut souligner que c’est à l’instance décisionnelle que revient le pouvoir d’annoncer la date de la création du parti», conclut-il.