Ex-conseiller à la sécurité nationale auprès du président américain Donald Trump, John Bolton estime que le chef d’Etat n’est «pas apte» à sa fonction. Jeudi, l’ancien responsable a donné cette déclaration dans une interview à la chaîne ABC, à moins d’une semaine de la sortie de son ouvrage «The Room Where It Happened, A White House Memoir» (La pièce où cela s’est passé, mémoires de la Maison Blanche).
La Maison Blanche a engagé une action en justice pour bloquer la sortie du livre, mais des extraits sont d’ores et déjà publiés. On y apprend notamment que le président Trump aurait soutenu le président chinois Xi Jinping, dans la construction de camps dédiés aux musulmans ouïghours dans le Xinjiang. Selon Bolton, cet appui s’inscrirait dans le cadre de demandes d’aide de la Chine, dans la réélection du chef d’Etat américain, en novembre.
«Je n’ai vraiment pas pu identifier d’autre principe directeur que : qu’est-ce qui est bon pour la réélection de Donald Trump», a indiqué l’ex-conseiller, décrivant un président «tellement concentré sur sa réélection, que les considérations de plus long terme sont écartées». Pour Trump, les écrits de Bolton seraient une «compilation de mensonges et d’histoires inventées».
Bolton’s book, which is getting terrible reviews, is a compilation of lies and made up stories, all intended to make me look bad. Many of the ridiculous statements he attributes to me were never made, pure fiction. Just trying to get even for firing him like the sick puppy he is!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) June 18, 2020
En novembre 2019, une fuite de documents a appuyé les soupçons de «lavage de cerveau» subis par les Ouïghours, «emprisonnés, endoctrinés et punis», sous couvert d’une initiative gouvernementale proposant «une éducation et une formation volontaires, selon une analyse coordonnée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). L’un de ces «câbles» fait état de «15 000 personnes du sud du Xinjiang envoyées dans les camps en une semaine à peine en 2017».
Aux Etats-Unis, avant les révélations sur ces Xinjiang Papers puis celles de Bolton, Donald Tump a créé la polémique avec le «Muslim-ban», qui vise à interdire l’accès au territoire américain pour les ressortissants de certains pays musulmans. L’année dernière, l’administration américaine a même pensé à élargir la liste des pays concernés.