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Grand Angle

Affaire Senoussi : le beau-frère de Khadafi aurait passé un mois à Casablanca

Abdellah Senoussi, l’ancien patron des services secrets de Kadhafi, arrêté samedi à Nouakchott en provenance de Casablanca, alimente le cours des spéculations. Le ministère de l’Intérieur ou de celui des Affaires étrangères, observent religieusement un silence radio. Jusqu’à présent point de déclarations d’un officiel gouvernemental ou sécuritaire. C’est dire l’embarras des autorités marocaines que suscite cette affaire.

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En Mauritanie, le site Alakhbar, s’appuyant sur les révélations d’une source qualifiée de «proche du gouvernement», rapporte que Senoussi aurait séjourné plus d’un mois à Casablanca en provenance du Mali. Les services français, ajoute le portail, «avaient repéré» le beau-frère de Kadhafi dans la métropole économique du royaume, sans procéder à son arrestation ou à son interrogatoire.

Un «invité» qui dérange

Rabat, «craignait un incident diplomatique avec la Libye» et aurait refusé que de telles initiatives soient entreprises sur son sol, rapporte Alakhbar, un quotidien en ligne de sensibilité panarabiste. Le portail avance que le refus des Marocains aurait contraint les Français a changé de tactique afin de mettre la main sur l’ancien homme de confiance de Kadhafi non pas au Maroc mais, cette fois, à Nouakchott. Une entreprise dont la réussite repose sur le concours d’une personne très proche à Senoussi afin de le convaincre de prendre la destination de la Mauritanie. Les services secrets marocains auraient-ils joué un rôle dans ce scénario ? Même si le royaume n’est pas signataire du traité de la Cour pénale internationale mais un «invité» de cet acabit dérange. Récemment, les nouvelles autorités de Tripoli reprochaient à Rabat d’accueillir des proches de Kadhafi qui déambulent tranquillent dans les avenues de Rabat et Casablanca.

Paris et Tripoli réclament sa tête

Abdellah Senoussi fut arrêté à l’aéroport de Nouakchott  en provenance d’un vol régulier de Casablanca en possession d’un faux passeport malien. Immédiatement, Paris a demandé son extradition. Tripoli a fait de même. Les Français comptent juger l’ancien patron des services secrets de Kadhafi pour son implication présumée dans l'attentat du DC10 UTA en 1989, qui avait à son bord 170 passagers dont 54 français. Les nouvelles autorités libyennes réclament également la tête de Senoussi pour crimes contre l’humanité. Deux jours après cette arrestation, la Mauritanie officielle s’est murée dans le silence. N’étant pas signataire du traité du CPI, au même titre que le Maroc, Nouakchott prend son temps avant de répondre aux sollicitudes française et libyenne.

Senoussi dans un hôpital militaire

Le sort de Abdellah Senoussi est suspendu à la décision des autorités mauritaniennes. En attendant, d’être fixé sur sa prochaine destination, l’ancien patron des services secrets de Kadhafi «a été transféré dimanche d'urgence à l'hôpital militaire suite à un malaise où il est admis dans une salle et il est sous une haute surveillance sécuritaire», rapporte le site Alakhbar . Senoussi serait malade de cancer.

La presse mauritanienne s’interroge

Le journal l’Authentique estime que l’arrestation de Senoussi ne relève nullement du simple hasard. «L’aéroport de Nouakchott avait été marqué, peu avant l’atterrissage de l’avion transportant l’hôte, par des grands mouvements des forces de sécurité». Et d’ajouter que «les observateurs sont en tout nombreux à se poser des questions sur le déroulement des événements, d’aucun demeurant persuadé que l’hôte ne pouvait en aucune manière passer des failles du filet étroit des services de renseignements marocains. Le Maroc dorénavant dirigé par un gouvernement islamique se serait-il alors débarrassé de ce colis gênant de crainte d’avoir à partir avec le nouveau régime islamique de Tripoli, voire avec la France ?».

De son côté Le Rénovateur se demande «pourquoi Senoussi a choisi la Mauritanie ? Les enquêtes vont-elles se diriger vers la recherche d’éventuelles complicités entre cet homme et des groupes politiques qui auraient préparé sa venue en Mauritanie après tant d’errance entre les frontières ? Comment le pouvoir de Nouakchott va alors gérer cet événement avec diligence ?». Sur le même ton interrogatif, Le Quotidien se demander «combien de temps la Mauritanie pourra- t-elle garder ce visiteur qui depuis vingt ans est au centre de toutes les intrigues et qui est au courant de bien des secrets dérangeant pour de grands dirigeants du monde en général et pour les chefs d’Etat africains en particulier ?»

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