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Grand Angle

Maroc : Un Ramadan pas comme les autres, mêmes pour les non-jeûneurs

Les mesures sanitaires imposées pour endiguer la pandémie du nouveau coronavirus impactent aussi bien les jeûneurs que les non-jeûneurs. Confinés en famille, privés de liberté et risquant de se faire démasquer à tout moment, les non-jeûneurs prennent leur mal en patience et font semblant.

Publié
Photo d'illustration. / DR
Temps de lecture: 3'

Cette année, de nombreux athées, agnostiques, non musulmans ou simplement non-jeûneurs marocains, confinés en famille sont forcés de faire semblant de jeûner, le mois de Ramadan ayant coïncidé avec le confinement décrété par les autorités. Mais cette catégorie de Marocains se trouve obligée de cacher ses croyances et ses positions, ne souhaitant pas une crise familiale.

Si le fait de délaisser le culte durant les autres mois de l’année peut passer inaperçu, l’annoncer pendant le mois sacré peut causer des conséquences plus graves, dans une société où famille, voisins et collègues participent à la pression sociale.

Ainsi, selon les témoignages de ces Marocains non-jeûneurs, confinés ces jours avec leurs proches, certaines familles ne tolèrent pas de les voir manger ou fumer durant cette période, tandis que d’autres s’adaptent et deviennent plus flexibles.

Des non-jeûneurs dans la peau de musulmans pieux

«J'avoue que c'est une période difficile. Je n'arrive pas à me concentrer sur mon travail. Je me sens perturbé, dérangé», nous déclare Salim*. «Quand j'ai décidé de rentrer chez mes parents au début du confinement, je ne m'attendais pas à ce qu'il se prolonge jusqu'au 20 mai», raconte-t-il, expliquant ainsi pourquoi il préfèrerait «rester seul, à Casablanca, que rentrer» chez ses parents.

«Je me retrouve aujourd'hui obligé de faire semblant de jeûner. Cela fait cinq ans que je ne jeûne pas, par conviction personnelle. Vivant loin du domicile parental, Ramadan était devenu un mois comme un autre, ces dernières années.»

Salim

Tout change ainsi pour ce jeune marocain âgé de 23 ans qui se retrouve aujourd’hui à «planifier des heures pour grignoter un peu, boire de l'eau ou voler quelque chose du réfrigérateur». «Je suis fumeur, mais il m'est impossible de fumer librement et je dois ainsi attendre l'heure du ftour, comme tout le monde», ajoute-t-il.

Saïd*, 28 ans et également confiné avec sa famille, ne jeûne pas non plus. Il aborde pour sa part un autre type d’addiction. «Pendant la période de confinement, je me suis retrouvé obligé de jeûner toute la journée, bien que je ne mange pas lors du S’hour comme le fait ma famille», regrette-t-il.

Il reconnait que son «problème n'est pas la faim» mais plutôt… la caféine. «J'en suis accro et ne pas boire me cause des maux de tête, qui m’empêchent ainsi de me concentrer, alors que je fais du télétravail», déplore-t-il.

Pour ce salarié, faire semblant de jeûner n’émane pas d’une peur de la réaction de sa famille. «C’est plutôt parce qu'il serait difficile de les convaincre que nous n’avons pas la même foi et leur perception de moi peut changer, même s’ils ne sont pas, à la base, très pratiquants», note-t-il.

Les familles marocaines de plus en plus flexibles pendant le confinement ?

Mais le niet de certaines familles marocaines concernant le jeûne contraste avec la flexibilité de certains parents vis-à-vis de cette question. C’est le cas de Samad* pour qui le jeûne dépend de «certains facteurs». Il raconte ne pas avoir «jeûné l’année dernière» mais assure qu’il le fait cette année. «Je jeûne cette année pour des raisons de santé donc rien à voir avec la religion, car, de toute façon, je ne prie pas», ajoute-t-il.

Ce trentenaire originaire de Rabat n'a pas eu à vivre les situations délicates où il faut «se cacher pour manger ou fumer durant le mois sacré». «Ma mère, bien qu’elle soit pieuse, pratiquante et voilée, me demande souvent si je veux qu’elle me prépare le déjeuner pour midi, lorsque je suis à la maison pendant Ramadan», confie-t-il. Mais il souligne que sa famille ne partage pas beaucoup de traits avec les autres familles marocaines.

De son côté, Saad*, 24 ans, explique «le fait de ne pas jeûner pendant le mois de Ramadan posait de gros problèmes au sein de [sa] famille».

«Mes parents ont tenté, pendant un certain temps, de me convaincre de le faire. Maintenant, ils s’en fichent et moi aussi. De ce fait, je mange, je bois et je fume et ils le savent, sans rien me dire.»

Saad

Et cette flexibilité, Samir* et son frère, originaire de Rabat, l’ont constaté depuis le début du confinement. «C’était difficile pour mon frère et moi de sortir à l’extérieur de la maison pour griller une clope. Nous avons ainsi commencé à envahir la terrasse», raconte le trentenaire. «Au début, nous avions eu peur que nos parents apprennent que nous sommes tous les deux fumeurs. Je pense qu’ils ont fini par le comprendre, car mon père nous lance à chaque fois, avec un clin d’œil, :"N’oubliez bien de bien fermer la porte de la terrasse après avoir fini", chaque soir avant d’aller dormir», conclut-il, amusé.

* Les prénoms ont été changés

om mounir
Date : le 07 mai 2020 à 13h03
wa3alikom assalam c est un sujet en general concerne pas une personne connue donc ya pas de mal a ca.. Allahdi ma khaleq ..
Citation
Moh-amedd à écrit:
Salam 3laykom. Je comprend pas pourquoi parler du péché des gens dans cet article ? On doit cacher le péché de chacun ou on peut les dévoiler au grand jour ? Qu’Allah nous pardonne
Sato195
Date : le 07 mai 2020 à 11h34
Les musulmans peinent en général à comprendre que cette pression familiale et sociétale sur la croyance en Dieu et la pratique religieuse qui en découle ne fait que diluer la valeur de cette dernière. Ainsi, au lieu de bâtir une saine communauté de croyants sur les solides fondations d'une spiritualité sincère, on obtient une soupe d'hypocrisie ou la croyance n'est qu'un verni dont on se recouvre pour faire illusion et éviter les frictions avec ses semblables.  Qui est persuadé de cultiver le joyau intérieur d'une spiritualité profonde, est concentré sur celui-ci et ne fait que rayonner de sa lumière, la pratique n'est qu'une douce évidence qu'on vit avec le sourire quoi qu'il advienne et quoi que vive son voisin. Et cette lumière devient alors une puissante invitation silencieuse. Lorsque comme aujourd'hui la religion est vécue comme un fardeau vide de spiritualité, on épie son voisin pour être s'assurer qu'il prenne sa part de contraintes, et on ne manque pas de crier avec la meute contre ceux qui auraient omis leur couche de verni. Seule manière de se conforter dans sa propre appartenance à la communauté à défaut d'une réelle spiritualité intérieure. Un seul croyant sincère qui rayonne de sa douce lumière est préférable à des millions de cœurs vides qui ne diffusent que leur sombre regard inquisiteur. L'écume de la mer.
Yabi67
Date : le 07 mai 2020 à 05h13
Je rappelle juste que Ramadan est le 4ème pilier de l'Islam. Beaucoup de musulman ne font pas la prière donc pourquoi juger ? Qu'Allah les guides c'est tout. Ce mois de confinement avec leur famille va peut-être permettre à un grand nombre de retrouver la foi.
re.Vooriden
Date : le 07 mai 2020 à 04h30
Bizarrement la quasi totalité sont fumeurs ?
briza22
Date : le 07 mai 2020 à 03h35
Ils font bien ce qu'ils veulent, koul bhima man kra3a t3lek
Moh-amedd
Date : le 07 mai 2020 à 03h31
Salam 3laykom. Je comprend pas pourquoi parler du péché des gens dans cet article ? On doit cacher le péché de chacun ou on peut les dévoiler au grand jour ? Qu’Allah nous pardonne
Sken
Date : le 07 mai 2020 à 02h46
Je ne comprend pas ces personnes, surtout cette année pour le moment ramadan est vraiment facile, pas comme il y a 2-3 ans avec des chaleurs a te faire péter les plomb, il fait agréable. tout les excuses sont bonne pour ne pas le faire mais par contre pour aller voir une nana, la on a des champions du monde
om mounir
Date : le 07 mai 2020 à 02h34
oui malheureusement c est un grand peche de delaisser un pilier de l islam le ramadan Allah yahdihom ... heureux/se celui/celle qui se convertisse avant sa fin
abou oubeyd
Date : le 07 mai 2020 à 01h56
Alors que les français se convertissent à l'Islam et jeûnent le mois de ramadan les marocain le délaissent et abandonnent leur religion, mais c'est parce qu'ils ne la connaissent pas réellement sinon jamais oh grand jamais ils l'auraient délaissé
Dernière modification le 07/05/2020 13:03
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