Hébergés dans l’insalubrité d’une tente de fortune, dans des conditions sanitaires représentant un danger en temps de pandémie, les Marocains bloqués à Melilla après la fermeture des frontières à cause du coronavirus prennent également l’eau. Dans des vidéos récemment mises en ligne, ils réitèrent leurs appels à l'aide, montrant l’état dans lequel leur tente après des pluies.
Témoignant devant la caméra, l’un des ressortissants marocains, disant être diabétique, se plaint notamment de n’avoir «ni eau ni nourriture ni médicaments», tout en décrivant «une tente de la honte». «S’ils ne veulent pas de nous, qu’on nous ouvre les frontières et qu’on nous laisse rentrer chez nous, mais il n’y a pas de raisons de nous laisser dans une situation pareille», fustige le vieil homme.
Depuis les 13 et 14 mars dernier, nombre de Marocains en séjour temporaire ont été bloqués à Melilla. Répartis en deux groupes, les femmes parmi eux ont été logées dans la mosquée de la ville, tandis que les hommes ont été regroupés sous cette tente. Ceux ayant pu en sortir ont précédemment décrit Yabiladi des conditions inhumaines, dans un lieu dont il est désormais «interdit de partir», gardé par la police espagnole.
Samedi, les appels ont une nouvelle fois été lancés pour rapatrier les Marocains bloqués loin de chez eux, dans plusieurs pays mais aussi à Ceuta et à Melilla. Dans un courrier à ce sujet, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a exhorté le chef de l’exécutif marocain à intervenir pour organiser des opérations de rapatriement.