La candidate frontiste a porté plainte contre X auprès du procureur de la République de Nanterre pour «l'infraction de tromperie sur les qualités substantielles des marchandises vendues et pour l'infraction d'actes de cruauté envers des animaux domestiques», visant ainsi directement la viande halal vendue en Ile-de-France. D’après un communiqué de l’avocat de Marine Le Pen, la plainte a été déposée, aujourd'hui, jeudi 23 février, «à la requête de deux associations, l'une de protection des consommateurs, l'autre de défense des animaux. [...] Il est clair que les pouvoirs publics doivent se saisir de ce grave problème de santé publique et de protection des animaux.»
Chose promise, chose due. Le Pen avait annoncé qu’elle porterait plainte après la diffusion du reportage d’Envoyé spécial, sur France2, sur l’abattage en France. Sa réactions est à l’origine de la polémique actuelle sur le halal en île de France. Les artisans bouchers réagissent. «Je n’utilise aucune viande issue d’un abattage selon le rituel halal. Mes produits ne viennent d’ailleurs pas d’Île-de-France mais d’autres régions de France : par exemple, je fais venir des carcasses de bœufs des Deux-Sèvres, et mon agneau vient du Limousin. C’est d’ailleurs sur ces carcasses que je peux constater la façon dont la bête a été abattue : si elle avait été tuée selon le rituel halal, cela se verrait», explique au NouvelObs Philippe Bourdin Artisan boucher à Paris, dans le XVIIIe arrondissement.
Crise de confiance
«Avant le reportage d’Envoyé Spécial, mes clients n’étaient pas spécialement inquiets au sujet du halal, mais depuis qu’il a été diffusé, ils me posent des questions afin de bien connaître la provenance de la viande. Je constate par ailleurs que les clients en question n’ont aucune envie de voir arriver ce type de viande dans mon commerce», poursuit M Bourdin.
D’après la loi française, «l'étourdissement des animaux est obligatoire avant l'abattage». Une dérogation, c'est-à-dire une exception, est toutefois autorisée par la loi, dans le cadre des abattages rituels particuliers aux religions. Les chiffres de la Direction Générale de l'Alimentation (DGAL) de 2008 révèlent qu’en France, environ 32% des animaux sont abattus de façon rituelle.
Solution : mentionner le mode d’abattage
Puisque Marine Le Pen ne veut pas croire que tous les abattoirs d’Ile de France ne vendent pas de la viande halal, Les artisans bouchers de la région proposent que le «gouvernement français et le parlement Européen mettent en place un étiquetage obligatoire mentionnant le mode d'abattage afin que les professionnels et les consommateurs ne soient plus victimes d'un système et puissent acheter en toute transparence», rapporte Libération.
Sans apporter une réponse à cette demande, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, rassure néanmois : à partir du juillet 2012, les abattoirs ne pourront procéder aux abattages rituels que s'ils ont reçu une autorisation préalable de l'État et qu'ils peuvent justifier via un système de «bons de commande» que cette production répond à une demande commerciale. Ce conformément au décret - texte n°66 – du Journal Officiel n° 0301 du 29 décembre 2011 qui doit entrer en application au 1er juillet 2012.
Depuis le début de la campagne présidentielle, les musulmans ne cessent d’être au cœur des débats. Après le débat sur le voile, place à un autre sujet pour créer la polémique. Pour, Mohamed Béchari, membre de la Fédération Nationale des Musulmans de France, Marine Le Pen s’attaque à la communauté musulmane.