Projet nucléaire marocain : Les îles Canaries inquiètes

Selon la même source, le sénateur du parti «Coalicion Canaria», José Mendoza, aurait interpellé le Ministre espagnol de l’Industrie Joan Clos par rapport aux risques encourus par les Iles Canaries si la centrale nucléaire marocaine venait à voir le jour.

Le sénateur a affirmé que «si le Maroc optait pour ce choix, l’Espagne aurait une préférence pour les réacteurs de 3ème, voire de 4ème génération». En effet, ces technologies de nouvelle génération offrent des améliorations notables au regard de la sécurité et de la stabilité.
Les réacteurs de 3ème génération ont été conçus pour remplacer leurs prédécesseurs, à partir de 2010. Ils présentent l’avantage de limiter les risques d’accidents, de réduire les doses de radiations susceptibles d’atteindre le personnel et de diminuer les émissions radioactives dans l’environnement. La 4G quant à elle est encore au stade de concept. Censés garantir un maximum de sécurité, les réacteurs reposant sur cette technologie devraient également présenter l’avantage d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles et de diminuer les coûts de construction et d’exploitation. Cependant leur mise en service n’est envisagée qu’à l’horizon 2030…

Mais c’est en 2017 que le Maroc souhaiterait voir sa centrale nucléaire opérationnelle. Les études de faisabilité menées en partenariat avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) ont fini par démontrer que le site de Sidi Boulebra, à mi-chemin entre Safi et Essaouira, était adapté pour recevoir la première centrale nucléaire marocaine. Ceci malgré le fait qu’il se trouve sur une zone à risque sismique élevé.

C’est donc surtout le site censé accueillir le projet nucléaire marocain, situé à environ 200 km de l’archipel espagnol, qui semble inquiéter les voisins… L’Espagne affirme toutefois que le Maroc est libre de son choix et qu’elle le respecterait, au point d’apporter son assistance dans le secteur énergétique sans rien imposer. Cette déclaration a tout l’air d’être une invitation au rapprochement entre les deux pays, étonnante quand on se rappelle les nombreuses fois où le voisin s’est opposé à tout projet nucléaire dans la région…