En Algérie, le dossier du Sahara occidental est revenu au cœur des débats cette semaine. Mercredi, une rencontre parlementaire algéro-danoise a évoqué la question.
«Le président de la commission des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la communauté algérienne à l'étranger au Conseil de la Nation, Rachid Achour a passé en revue, mercredi, avec la présidente de la commission des Affaires européennes au parlement danois, Eva Kjer Hansen, une série de questions dont la situation en Libye, au Mali et la question sahraouie», écrit l’Algérie Service presse (APS).
Et d’ajouter que «concernant la question sahraouie, la partie danoise a mis l'accent sur "l'importance d'appliquer et de consacrer les décisions de l'ONU émises autour de cette question et les mettre en œuvre".»
Le jour-même, devant les journalistes algériens venus assister à la conférence de presse conjointe entre les chefs de la diplomatie espagnole et algérienne à Alger, Arancha González Laya été interrogée sur la position de son pays quant à la question du Sahara.
Elle a d’ailleurs assuré que son pays soutient «les efforts du secrétaire général de l'ONU pour aboutir à une solution politique, dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU» et que la position de l’Espagne sur ce dossier est «assez claire».
Arancha González Laya s'est aussi prononcée sur le retard dans la nomination d’un successeur d’Horst Köhler, ayant démissionné de son poste en mai 2019 pour des «raisons de santé». «Une pièce importante de ce processus est la nomination de l'envoyé spécial que nous attendons pour que le processus puisse redémarrer», a-t-elle déclaré.
Un intérêt particulier qui contraste avec la réaction modérée de Sabri Boukadoum
Mardi, l’agence SPS, et à travers elle nombre de médias algériens, a repris une dépêche de l’agence du Front Polisario concernant une lettre adressée par le mouvement séparatiste au Conseil de sécurité. Une tentative du Polisario se surmédiatiser une prétendue «saisie» de cannabis à l’Ouest du mur des Sables à laquelle l’agence officielle algérienne a largement contribué.
Cet intérêt particulier pour le dossier du Sahara occidental contraste pourtant avec la déclaration, faite la semaine dernière, du chef de la diplomatie algérienne. «L’Algérie ne veut pas verser de l’huile sur le feu, en particulier sur la question du Maroc frère», a indiqué Sabri Boukadoum lors d’un point de presse animé cet après-midi avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit. «Nous regrettons que le ministre marocain des Affaires étrangères ait été provocateur et insultant à l’égard de l’Algérie», a-t-il ajouté.
Vendredi, sur un ton ironique, le chef de la diplomatie marocaine a invité les autorités algériennes «à se préparer à rédiger des communiqués et rappeler ses ambassadeurs pour consultations». Et Nasser Bourita d’annoncer que le processus d’ouverture des consulats généraux de pays africains à Dakhla et Laâyoune est bel et bien lancé et se poursuivra.
En effet, l'Algérie a été le seul pays au monde a réagir à ces ouvertures, qu'elle a qualifiées de «violations de la Charte de l'Union africaine» et de «nouvel épisode d'une longue série de manœuvres et de politique de fuite en avant».