Depuis 2002, la famille Mechroubi vit en France où le dernier des trois enfants est né. Le père travaillait dans le secteur du bâtiment en CDD jusqu’à ce qu’on lui ait propose un CDI dans une boucherie en septembre 2008. Cela lui a été reproché lorsqu’il a demandé la prolongation de son titre de séjour en 2009. On lui a refusé le renouvellement car son titre de séjour, reçu en 2008, l'autorisait à travailler dans le bâtiment uniquement. Le changement de secteur professionnel, du bâtiment à la boucherie, qui représentait une amélioration nette de sa situation professionnelle, pourrait être la cause de l’expulsion de la famille. Un recours présenté au tribunal administratif de Besançon par la famille a été rejeté.
Des amis et proches, tout comme le Réseau Education Sans Frontières (RESF) de Belfort et le Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des écoles et Pegc (SNUipp) ont apporté leur soutien à la famille. Une expulsion menacerait fortement l’avenir des enfants, éduqués en français uniquement, et les parents voient également leur avenir en France. Deux rassemblements ont eu lieu à Belfort en fin janvier et fin février respectivement, forts d’une centaine de personnes chacun, et une pétition a été mise en ligne par RESF.
Le nouvel employeur de Mechroubi est prêt à appuyer son dossier en déposant un nouveau contrat de travail et en ce sens une attestation sur l’honneur auprès de la Préfecture de Belfort et, est prêt à s’engager à régler la redevance de l’Agence Nationale de l’Accueil des Etrangers et des Migrations (ANAEM). Mais la seule proposition provenant de la préfecture pour le moment est d’examiner «avec bienveillance» une demande d’introduction par le travail à condition que Mechroubi accepte de repartir volontairement au Maroc au préalable.
Voilà l’exemple d’une famille qui pourrait être l’exemple parfait d’une «intégration réussie» en France, mais qui se voit confrontée à une préfecture capable de s’enchâsser derrière une quantité de régulations pour, semblerait-il, correspondre à une politique du chiffre en matière d’expulsions.