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Grand Angle

Marzouki : L’arrivée des islamistes au pouvoir au cœur de la crise entre Rabat, Ryad et Abou Dhabi

L'ancien président tunisien Moncef Marzouki a déclaré que l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ne pardonneraient pas au Maroc d’avoir écouté les revendications de la rue, tout en impliquant les islamistes dans le pouvoir, lors des révolutions du printemps arabe. Il avait déjà qualifié d’«axe du mal» l’alliance formée par Abou Dhabi, Ryad et le Caire.

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L'ancien président tunisien Moncef Marzouki en compagnie du roi Mohammed VI. / DR
Temps de lecture: 3'

Dans une vidéo envoyée dimanche à la 11e session du Forum du Maghreb dans la ville d’El Jadida, qui a commencé vendredi et se termine ce lundi, l’ancien président tunisien Moncef Marzouki a livré son analyse de la situation des pays du Maghreb. Il n’a pas pu assister à cette rencontre organisée par le Centre Mada pour les études et les recherches humanitaires.

Premier président tunisien (13 décembre 2011 - 31 décembre 2014) après la révolution au pays du Jasmin qui a renversé Zine El Abidine Ben Ali, Marzouki y a souligné que «les pays du Maghreb sont menacés». «Ce qui se passe en Libye n’est pas une menace pour ce pays membre de l'union, mais un danger direct pour l’Algérie, la Tunisie et le Maroc», a-t-il ajouté.

Il a expliqué que «la contre-révolution menée par les Emirats arabes unis (EAU), l'Arabie saoudite et l'Egypte vise non seulement l'Algérie et la Tunisie, mais aussi le Maroc». Pour le royaume, il a affirmé que «ces pouvoirs ne pardonnent pas au Maroc d’avoir écouté, en 2012 les revendications de la rue et de ne pas s’être opposé à ce que le gouvernement soit dirigé par des islamistes». «Pour Riyad et Abou Dabi, l'inclusion des islamistes dans le gouvernement est considérée comme une "infidélité" qui doit "vengée"», a-t-il déclaré. «Tous les pays du Maghreb sont menacés par ce qui se passe aujourd’hui en Libye», a-t-il conclu.

En juin dernier, dans une interview, l’ex-président tunisien avait accusé les Emirats d’avoir «mis toutes leurs billes dans la balance pour casser les révolutions arabes, sans y parvenir». Il avait aussi dénoncé un «axe du mal», que forme Abou Dhabi avec l’Arabie saoudite et l’Egypte, lui reprochant le «pourrissement de la situation au Soudan et en Libye».

L'Arabie saoudite et les Emirats cherchent depuis le début des révolutions du printemps arabe en 2011 à empêcher les islamistes de prendre le pouvoir dans les pays arabes. C’est d’ailleurs un secret de Polichinelle que les deux monarchies du Golfe avaient contribué au renversement du régime de l’ex-président égyptien Mohamed Morsi, appartenant aux Frères musulmans, et avaient propulsé l'actuel président Abdel Fattah al-Sissi pour arriver au pouvoir.

Un scénario pouvant expliquer la crise entre Rabat et ses alliés

Avec l’Egypte, Ryad et Abou Dhabi soutiennent aussi le colonel libyen contractant Khalifa Haftar, qui mène une guerre contre le gouvernement d’entente nationale, reconnu par les Nations unies, et soutenu par des pays comme le Qatar et la Turquie.

Les relations entre le Maroc d’une part, et l’Arabie saoudite et les Emirats d’un autre, ont été marquées, ces dernières années, par un froid diplomatique. En mai 2017, en pleine crise entre le Qatar d'une part et l'Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l'Egypte d'autre part, le Maroc avait observé une position neutre. Rabat n’a toutefois pas hésité à envoyer des denrées alimentaires à Doha, boycotté par ses voisins, rompant ainsi l’embargo imposé sur le Qatar.

En janvier 2019, le royaume avait aussi annoncé avoir «changé sa participation» au sein de la coalition arabo-islamique, menée par l’Arabie saoudite depuis 2015 contre le Yémen. La chaîne Al Arabya y avait riposté par un reportage sur le Sahara occidental, évoquant «l’invasion marocaine» de ce territoire et reprenant les thèses du Front Polisario. Cela provoquera le rappel de l’ambassadeur du Maroc à Riyad pour consultations.

C’est toutefois en avril dernier que le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, s’est rendu dans les pays du Golfe, portant des messages royaux notamment aux dirigeants saoudiens. Sa visite a exclu Abou Dhabi.

Il a fallu attendre juillet pour que le roi Mohammed VI s’entretienne, dans un appel téléphonique, avec le prince hériter d’Abou Dhabi et commandant des forces armées des Emirats, Mohammed bin Zayed Al Nahyan.

Gaby77
Date : le 22 janvier 2020 à 00h27
Il y'a une volonté de déstabiliser le Maghreb, j'ai ouvert un post à ce sujet que le Maghreb est la face cachée du conflit au moyen-orient. Le Sahel avec le triangle Sahélien ; Niger-Mali-Burkina Faso sont touchés de plein fouet par le terrorisme implanté par l'occident à cause de ce qui se passe en Libye, le Maghreb va bientôt connaitre les affres du terrorisme. C'est une question de temps.
Sanhaji88
Date : le 21 janvier 2020 à 11h45
Soubhan Allah, ces personnes insignifiantes devant leurs maîtres occidentaux et surtout devant M.Trump, veulent s'ingérer dans les affaires intérieurs du Maghreb. Pppppfffff
zakaria II
Date : le 20 janvier 2020 à 21h16
Distance Rabat-Tripoli=>2384 Km! Distance Rabat-Tunis=> 1941 Km! Distance Rabat-arabie saoudite=>6523 Km! Le Maroc n'a-t-il vraiment que ça à courir les kilomètres pour faire plaisir et s'afficher devant des traîtres comme la Jordanie alors qu'ils sont tous sans exception des manipulateurs. Ils soutiennent le Maroc dans les chambres d'hôtel. Mais jamais ils viendront nous défendre. A mini mini, le strict minimum du Maroc. Il y a chez nous suffisamment a faire. Le Maroc ne doit jamais oublié que ces pays préfèrent les milliards de dollars d'aide US. Ils sont dans le besoin, ils mangent rien, ils sucent des cailloux. Leurs ânes n'ont que la peau sur les côtes. La production agricole ne figure pas dans le top 150 des pays exportateurs. Soyons indulgents avec les misérables.
An-altruistic-lady
Date : le 20 janvier 2020 à 15h52
C'est digne d'un de ces thrillers... Un vrai casse-tete avec le damn if you do and damn if you don't. Le Maroc devrait continuer a GO WEST (allies traditionnels de longue date qui ne sont pas schizophrenes), etre neutre et garder des relations amicales vis-a-vis des pays du Moyen Orient (pas trop prendre parti) chose qui risque de nous faire trainer dans la boue. Je ne vois presque que la Jordanie...pour renforcer les relations dans le Moyen Orient. Et on ne veut surtout pas avoir des mauvaises relations avec l'Egypte, la Lybie, et la Tunisie. D'un autre cote, ecouter a la rue au Maroc....parfois je me demande si c'est une bonne idee.
HMIMID69
Date : le 20 janvier 2020 à 15h04
Non Mr. Marzouki! le Maroc c'est un grand morceau pour qu'il tombe dans le piège des (Bedouins) EAU RAS et Egypte d'ailleurs le Roi a détecté un dysfonctionnement des (frères du Golfe) dès le sommet du 20 Avril 2016 quand il a dit ( le Maroc n'est la propriété de personne).
Dernière modification le 22/01/2020 00:27
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