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Grand Angle

Des MRE attendent toujours la livraison de leur appartement acheté en 2007 à Saïdia

Cela faisait parti de leur rêve : acheter un appartement au bord de la Mer Méditerranée et profiter du doux soleil de Saïdia. Après être passé à l’acte et avoir acheté un bien immobilier dans le projet «Les Jardins de Moulouya» situé à Saïdia et ce, en 2007, le rêve de dizaines de MRE se transforme très vite en un véritable cauchemar. Leur appartement ne leur sera jamais livré. Une association regroupant les acheteurs lésés réclament à Addoha de leur livrer leur bien.

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Saïdia, surnommée aussi la "Perle bleue" de la Méditerranée
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En 2007, alors qu’il passe des vacances à Oujda, Mohammed El Halfa, un MRE de France, découvre la publicité d’un projet immobilier «Les Jardins de Moulouya» dans la ville de Saïdia, un projet commercialisé par la société Fadesa à cette époque. La publicité met en avant des appartements situés «les pieds dans l’eau», à 800 mètres de la Méditerranée. «Mais je ne savais pas à ce moment-là, que je finirai les pieds dans la gadoue, pour ne pas dire autre chose !», lance Mohammed joint par nos soins.

Il explique qu’il est très vite séduit par ce projet et décide d’acheter un appartement de 60 mètres carrés avec deux chambres au prix de 200 000 dirhams pour le mettre à la disposition de ses enfants lorsqu’ils viennent passer leurs vacances au Maroc. Le compromis de vente est signé. Son appartement doit-être livré dans 2 ans.

60 000 dirhams à payer en plus

Cependant, entre temps, Mohammed reçoit un courrier l’informant que le groupe Addoha a racheté 50% du capital de Fadesa Maroc. Les mois passent, nous sommes en 2009 et Mohammed reçoit un second courrier lui annonçant que le projet immobilier a pris du retard, sans lui fournir d’explications justifiant ce retard.

La colère monte chez Mohammed et chez les autres personnes ayant acheté un bien similaire dans ce projet de Saïdia. Les acheteurs se regroupent et décident d’organiser une manifestation au Salon de l’immobilier à Paris où le groupe Addoha tient un stand pour lui faire part de leur mécontentement.

«Des représentants d’Addoha étaient présents sur place et nous ont persuadé d’annuler la manifestation. Ils se sont engagés par écrit à nous livrer rapidement nos appartements et à nous verser, en plus, des pénalités de retard. Mais une fois que ces représentants sont rentrés à Casablanca, nous n’avons pas réussi à les contacter », explique Mohammed.

Ne lâchant rien, ils téléphonent au groupe régulièrement et finissent par avoir le commercial présent le jour du salon à Paris, qui leur dit qu’il n’a rien à voir avec leur demande et leur communique le numéro de téléphone de la directrice administrative et financière de Fadesa Maroc, une femme qu’il décrit de «glaciale, arrogante et aux propos méprisants». Comme un malheur n’arrive jamais seul, Mohammed et les autres acheteurs doivent payer en plus une somme d’argent. «Addoha nous réclame 60 000 dirhams de TVA en plus du montant qui a été mis dans le compromis et nous a fait savoir que le compromis de vente signé auparavant avec Fadesa est caduque», explique Mohammed en insistant sur le fait que le montant du départ, présent dans le compromis de vente est TTC. C’est suite à cet échange infructueux que les acheteurs lésés décident de se réunir et créent l’Association Citoyens d’Ici et d’Ailleurs dont Mohammed est porte-parole. Au départ, l’association réunissait 70 adhérents. Aujourd’hui, elle en compte plus de 300.

Rencontre entre ACIA et Addoha

L’association ACIA et la direction du groupe Addoha ont décidé de se rencontrer ce samedi du 4 février à Paris, les représentants du groupe faisant spécialement le déplacement du Maroc vers la France. Une première victoire pour l’association ACIA qui ne manquera pas de mettre sur la table ses nombreuses revendications : avoir un état des lieux de l’avancement des travaux des Jardins Moulouya, avoir une date précise pour la livraison des appartements, exiger des pénalités de retard, refuser de payer la TVA demandée, ou encore exiger une reconnaissance du groupe Addoha des règlements en espèces effectués lors des signatures des compromis de ventes. Cependant, malgré ce rendez-vous pris, Mohammed reste pessimiste. Il craint que les demandes de l’association ne soient pas satisfaites. Mais l’association prévoit de monter d’un cran si elle s’aperçoit que ses demandes ne sont pas considérées sérieusement. «On prévoit de mettre en place une autre manifestation à Paris devant le siège d’Addoha, puis au SMAP de Bruxelles les 10 et 11 février et ensuite on va continuer nos actions au SMAP de Paris. Le plus important, c’est qu’ils sachent qu’on sera là !» lance Mohammed.

La parole est à Addoha

Nous avons contacté cet après-midi le groupe Addoha pour lui donner également la parole dans cette affaire. La responsable communication Fadoua Ghannam n’a pas souhaité répondre à nos questions par téléphone mais nous a proposé d’envoyer nos questions par mail et nous a promis d’y répondre cette semaine. Affaire à suivre.

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