La secrétaire d’Etat des Pays-Bas à la Justice et la Sécurité, Mme Ankie Broekers-Knol n’est pas la bienvenue à Rabat, a indiqué jeudi 21 novembre un média néerlandais. Elle voulait discuter avec un membre du gouvernement El Othmani le rapatriement des Marocains dont les requêtes d’asile ont été rejetées par la justice de son pays.
La responsable souhaitait aborder cette question avec un ministre de l’exécutif marocain mais «ils ont refusé ma demande, la visite a été annulée», a-t-elle révélé dans une brève déclaration, hier, lors de son passage à la Chambre des représentants.
Elle a révélé que le refus «lui a été communiqué par voie diplomatique», reconnaissant que «les contacts avec le Maroc sont problématiques» depuis quelques années.
Interpellée par les députés pour donner davantage de détail sur cet incident, Mme Broekers-Knol les a invités à s’adresser directement au ministre des Affaires étrangères, Stef Block. «Les contacts avec le Maroc passent par son département», a-t-elle précisé.
Des relations conflictuelles
Face aux révélations de la secrétaire d’Etat à la Justice et Sécurité, des parlementaires ont exprimé leur étonnement QUant au refus du Maroc de ne pas recevoir un membre du gouvernement néerlandais. Certains ont estimé que «la décision montre que Rabat ne prend pas au sérieux le problème» du rapatriement de ses ressortissants dont les demandes d’asile ont épuisé tous les recours juridiques.
Les relations entre le Maroc et les Pays-Bas se sont envinemées notamment les prises de position par le chef de la diplomatie des Pays-Bas soutenant ouvertement le Hirak du Rif. Nasser Bourita a eu l’occasion d’exprimer son «rejet catégorique des propos, des actions et des interférences des Pays-Bas au sujet des événements dans le Rif» lors de la réunion tenue le 28 septembre 2018 à New York avec son homologue néerlandais. Elle a eu lieu seulement trois mois après que Stef Block ait conseillé aux Marocains installés dans son pays de «faire attention» une fois de retour au Maroc.
Par ailleurs, la contestation au Rif a été à l’origine de la convocation à deux reprises, en juin et septembre 2018, de l’ambassadeur des Pays-Bas au Maroc.
Outre ce dossier, Rabat n’a pas apprécié qu’Amsterdam retarde son agrément à l’ambassadeur proposé par le Maroc. Le nom de Mohamed Basri était en effet sur la liste des neuf diplomates désignés au conseil des ministres du 7 février. Ils avaient même été reçus par le roi Mohammed VI le 25 juillet, sauf Basri.