Réuni les 26 et 27 octobre, le conseil Choura du Mouvement Unicité et Réforme a réaffirmé ses positions sur les libertés individuelles «fondées sur le référentiel islamiste considéré également le référentiel de l’Etat et de la société», indiquent dans un communiqué les frères d’Abderrahim Chikhi.
L'instance du MUR explique que ses positions «interagissent avec les conventions internationales relatives aux droits de l'Homme d'une manière qui ne soit pas contraire aux constantes annoncées dans la constitution» du 1er juillet 2011.
L’organisation islamiste insiste, par ailleurs, «sur l’importance du code pénal dans la protection des individus et de la société et le combat contre la criminalité et le traitement des dysfonctionnements sociétaux et éducatifs».
Le MUR appelle à enrôler les mosquées contre les «libertés sexuelles»
Un appel clair au maintien des articles pénalisant les relations sexuelles consenties entre adultes et les interruptions volontaires de grossesses, deux grands axes de la campagne des défenseurs des libertés individuelles au Maroc, remise en selle dans le sillage de l'arrestation de la journaliste Hajar Raissouni pour «avortement illégal».
D’ailleurs, le Mouvement Unicité et Réforme «en sa qualité de mouvement de prédication d’éducation et acteur civil réformateur» estime que «l’approche juridique reste déficiente en l’absence d’une approche préventive intégrée, basée sur l’éducation de la bonne morale et les vertus et la diffusion de la chasteté et du renforcement du rôle de l'institution familiale dans la lutte contre les appels à la liberté sexuelle» au Maroc.
Des revendications «qui n’ont eu que des effets graves sur le système de valeurs et de la cohésion sociale» selon le mouvement islamiste. Et de conclure leur communiqué en plaidant l’enrôlement de «l'école, la mosquée et les médias» dans le combat contre les libertés individuelles et la défense du «référentiel islamiste de l’Etat et la société».
Cette position exprimée par le conseil Choura du MUR tranche complètement avec «l’ouverture» amorcée par son président Abderrahim Chikhi le 11 octobre à Rabat à l'occasion d'une conférence sur les libertés individuelles. «Lorsqu’un groupe appelle à modifier la loi, nous ne le considérons pas comme une menace mais exerçant sa liberté individuelle dans le cadre de la constitution et la loi. Souvent le discours religieux et islamiste entre en confrontation directe avec ces appels et pourtant nombre de ces appels sont vrais et réels et il convient de les écouter et les examiner», avait-il déclaré.