L’année 2019 s’achève avec son lot de procès et d’arrestations visant des journalistes, mais aussi des acteurs associatifs et des internautes. Un tour de vis sécuritaire qui réveille les inquiétudes sur un retour de poursuites visant l’expression d’opinions spécifiques, sur la base de valeurs morales ou du sacré.
L’ouverture prônée par Abderrahim Chikhi sur les libertés individuelles au Maroc a très vite été retoquée par le conseil de la Choura au sein du MUR.
Ce mercredi, le mouvement Al Adl Wal Ihsane a dressé un tableau noir de la situation au Maroc, que ce soit au niveau des droits de l’Homme ou de la situation économique. Couvrant la période allant de novembre 2018 à octobre 2019, un rapport passe en revue plusieurs affaires, dont le Hirak, le Huelva Gate et l’affaire Hajar Raissouni.
Une vague d’indignations et de dénonciations est née sur les réseaux sociaux au lendemain des propos d’Ahmed Raissouni sur les libertés individuelles et les «femmes sans morale». Pour les détracteurs du président de l’UIOM, son discours serait «irresponsable et téméraire» et sa manière «impudente et effrontée».
Sous le titre trompeur de «Je suis avec les libertés individuelles», Ahmed Raissouni dresse un réquisitoire contre ceux qui portent de telles revendications.
Sénatrice honoraire à Bruxelles, la Belgo-marocaine Fatiha Saïdi a choisi de s’adresser à la journaliste Hajar Raïssouni en lui exprimant son soutien, afin que des procès comme celui de la journaliste ne se reproduise plus. Son appel est également un hommage à l’égalité et au respect des libertés.
Peu après l’annonce de la grâce de Hajar Raïssouni, les associatifs solidaires avec la journaliste ont exprimé leur soulagement. Toujours est-il que pour une partie d’entre eux, cette libération au goût de victoire ne doit pas faire perdre de vue les débats sur la réforme du code pénal et son adéquation avec l’évolution sociétale.