Dans deux rapports, les ONGs Human Rights Watch (HRW) et Médecins sans frontières (MSF) s’inquiètent de la prise en charge défaillante des mineurs non accompagnés en France.
Les deux organisations déplorent notamment que le processus d’évaluation de l’âge, qui n’est pas harmonisé au niveau national, peut durer de nombreux mois, au cours desquels le jeune n’est pas forcément pris en charge par la collectivité, indique Libération sur la base des rapports des deux organisations.
«Depuis l’ouverture du centre de Pantin [Seine-Saint-Denis, ndlr] en décembre 2017 [où sont pris en charge des jeunes étrangers en attente d’être reconnus ou non mineurs], nos équipes sont témoins au quotidien des nombreuses violations de l’accès aux soins, des entraves aux droits fondamentaux, des dysfonctionnements de prise en charge, des lacunes administratives, des failles juridiques, dont sont victimes ces mineurs», déplore Corinne Torre, cheffe de mission France de Médecins sans frontières (MSF), qui a mis en place un réseau de familles pour accueillir ces jeunes en attendant qu’ils soient pris en charge, comme il se doit, par un département.
Selon MSF, parmi les jeunes interrogées dans son centre de Pantin, 87% ont déclaré avoir été victimes de violences, tortures ou maltraitances lors de leur parcours migratoire. Le problème, c’est qu’étant donné que leur minorité n’est pas officiellement reconnue, ils n’ont pas accès à la protection maladie universelle (Puma).
MSF indique également dans son rapport que «un tiers des jeunes affirment avoir des difficultés pour se nourrir, et près de la moitié dit n’avoir aucun soutien, ni matériel ni moral»